Tournée est le film idéal pour démarrer les festivités et Cannes ne s’en plaindra pas. La charge délicate, peut-être préjudiciable, d’ouvrir la compétition à la Palme d’Or incombe donc au précieux Mathieu Amalric. Cet honneur lui revient effectivement naturellement tant Tournée constitue une bouffée d’air frais, est un film chaleureux et enthousiasmant. En ces temps de morosité, et le Festival de Cannes – entre contexte économique et météo capricieuse – n’y échappe pas, on apprécie d’autant mieux.
Indépendamment du contexte dans lequel le film a été découvert, Tournée constitue une excellente surprise. Mathieu Amalric n’est pas qu’un acteur passionnant, façonné par Desplechin mais pas seulement, il est aussi un cinéaste qui avec ses armes s’est déjà joliment débattu (Mange ta soupe, Le Stade de Wimbledon). Tournée consacre sa sensibilité de metteur en scène autant que sa personnalité d’artiste au sens le plus large possible. Le film est un film d’acteur, sur la communauté du spectacle pour faire simple, certes, mais pas uniquement. Tournée est autant un cri d’amour passionné à l’artisanat du spectacle, qu’aux femmes, au moins.
Amalric incarne lui-même un ancien producteur de télévision reconverti promoteur d’un show burlesque d’effeuillage. Ses danseuses, il est allé les chercher aux Etats-Unis. Il leur a sans doute promis Paris, sauf que lui a en réalité ses raisons pour fuir la capitale.
La tournée commence au Havre et finira à Toulon, et Paris constituera quasiment un mirage avec des filles qui seront rapidement livrées à elle-même, Joachim Zand (Mathieu Amalric) se débattant entre plusieurs feux brûlants. Le personnage de Joachim est parait-il en partie inspiré par le producteur de cinéma Humbert Balsan, lequel à déjà été un modèle pour le Père de mes enfants de Mia Hansen-love, un film réalisé en son hommage. Là, l’hommage ne va pas directement à Balsan, plutôt aux filles et au spectacle, mais le lien avec le personnage du Père de mes enfants est tout de même perceptible, tant les deux personnages se débattent puissamment pour faire vivre des chimères presque utopiques.
Le film est alors très décousu, s’éparpille dans plusieurs directions qui sont celles prises par le personnage, mais sans qu’Amalric ne perde le fil. Ce côté bouillonnant est particulièrement bien maitrisé, la cohérence n’est jamais galvaudée, et Amalric distille à merveille toute l’énergie du film. Les délicieuses actrices qui sont au coeur du récit n’y sont pas pour rien. Elles sont belles, ont de fortes personnalités, une envie débordante de s’amuser. La farce côtoie de près quelques aspects un peu plus affectés, mais selon un équilibre parfait. Il n’y a semble t’il aucune minute en trop dans Tournée. C’est un film vivifiant, enthousiasmant, qui donne envie d’embrasser la vie passionnément et sans se laisser ni marcher dessus, ni freiner par les quelques barrières inévitables qui s’opposent toujours. L’enthousiasme du film, en plus porté par une belle bande-son, est largement communicatif.
Benoît Thevenin
Tournée – Note pour ce film :
Et vu de l’extérieur, le film crée un vrai buzz, notamment par les apparitions télé de l’équipe du film qui a vraiment fait le show à Cannes.
J’ai vachement envie de le voir !!!
celui , de la selection sera un de ceux que j’irais voir en premier (sauf Carlos, qui passe sur Canal)
ah si, il y a aussi cette comédie avec Lionel Jopin !
le peu que j’ai pu en voir, c’est tentant surtout pour Sara Forestier et Jacques Gamblin, d’ailleurs, qui ont l’air tout à fait à leur aise dans ce film
donc en 2, le nom des gens
En tous cas, plusieurs jours après, Tournée continue de faire le buzz et certains le placent même favoris pour la palme… et en tous cas au palmarès…
Il parait même que Benicio Del Toro adore le film !
J’ai adoré ça !!!