La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010)


En adaptant Madame de La Fayette, Bertrand Tavernier effectue un virage à 90 degrés par rapport à son dernier long-métrage jusqu’alors, Dans la brume électrique, polar hanté tourné en anglais à La Nouvelle Orléans. Le film est une grande réussite et prouve la forme d’un cinéaste vétéran dont on se désespérait un peu – depuis L’Appât et Capitaine Conan au milieu des 90’s – qu’il nous offre encore de grands films. La Princesse de Montpensier est l’antithèse de Dans la brume électrique, une adaptation fidèle, réalisée classiquement  mais pas non plus de façon pantouflarde, d’un classique de la littérature française.

Contrairement à Christophe Honoré, le dernier à avoir adapté Madame de La Fayette (La Princesse de Clèves) avec La Belle Personne, Bertrand Tavernier a préféré une adaptation très traditionnelle, avec costumes, chevaux et une élocution un peu particulière des personnages, comme si décidément, dès lors qu’un film est en costumes d’époque, les héros ne peuvent déclamer leurs textes naturellement. Cela fonctionne néanmoins, ce n’est pas un reproche, juste une interrogation passagère. D’ailleurs, les acteurs sont globalement très bons, spécialement Lambert Wilson qui porte véritablement tout le film sur ses épaules. Mélanie Thierry lui offre une réplique juste, et elle rayonne en plus de beauté. Finalement, c’est Grégoire Leprince-Ringuet (qui était déjà de La Belle personne) qui soutient le moins bien la comparaison avec le reste du casting.

Bien rythmé, réalisé proprement mais sans morceau de bravoure, La Princesse de Montpensier peut décevoir par son classicisme autant que satisfaire ceux qui aiment le romanesque, les grandes passions amoureuses etc. Les lecteurs de Madame de La Fayette y trouveront eux aussi leur compte.

Benoît Thevenin


La Princesse de Montpensier – Note pour ce film :

Sortie française le 10 novembre 2010

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Un commentaire sur “La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010)”

  1. David T dit :

    Aaaah, « La princesse de Montpensier » ! Je ne l’ai pas revu au cours du Festival, mais quel merveille que ce Tavernier. C’est étincelant.

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