Fair Game de Doug Liman (2010)

En 2003, l’affaire Plame/Wilson ébranle l’administration Bush, déterminée à envahir l’Irak quitte à falsifier les preuves pouvant justifier l’envoie de troupes de la coalition à Bagdad. Valérie Plame est alors une espionne qui enquête sur l’existence d’armes de destruction massives en Irak. Son mari ambassadeur Joe Wilson est lui missionné pour apporter les preuves d’un trafic d’uranium enrichi à partir du Niger. Lorsqu’il entend à la télévision le président Bush citer son rapport mais en en détournant les conclusions, Wilson décide de révéler le mensonge à la presse. Une campagne de dénigrement va soudain être enclenchée contre lui, jusqu’à la révélation publique de l’identité et de la couverture de son épouse…

Si le sujet est sérieux et traité de façon plutôt rigoureuse, Fair Game ressemble bien à ce qu’il est : un classique thriller politique hollywoodien, honnête et efficace, réalisé proprement par un réalisateur sans personnalité. Le film répond à un cahier des charges, est avant-tout un produit commercial formaté. Même s’il a un certain contenu, ce n’est pas non plus un film à thèse et on apprend d’ailleurs strictement rien de nouveau. L’alibi de la retranscription d’évènements réels, l’utilisation d’images d’archives de Bush Jr, du Conseil de Sécurité de l’ONU (avec, donc, l’apparition inévitable de Dominique de Villepin) ne masque pas la réalité que Fair Game est d’abord un thriller classique et tentaculaire, avec une action qui se déplace d’un continent à l’autre d’une séquence à l’autre, ce qui est particulièrement caractéristique de tout le cinéma d’action et/ou parano hollywoodien de ces dernières années. Tout ceci n’est pas dit contre le film, qui fonctionne, nous tient en haleine et s’assume pour ce qu’il est. Seulement, en se présentant en compétition à Cannes face à des films qui sont sensés avoir une ambition artistique d’un tout autre ordre, Fair Game s’expose à une critique plus dure, plus exigeante et surtout moins complaisante à son sujet.

En dehors du contexte de Cannes, Fair Game est un bon film porté par des acteurs en forme – dont Sean Penn qui gueule assez fort pour que sa performance se remarque – et que l’on découvre sans déplaisir. La sélection cannoise taille en revanche un costume bien trop large pour Doug Liman, un réalisateur qui fait son travail mais ne devait pas rêver tant que ça de monter les Marches. Honneur lui est fait, ou plutôt à son sujet et ses acteurs stars, mais personne n’est dupe.

Benoît Thevenin


Fair Game – Note pour ce film :

Sortie française le 27 octobre 2010

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Aucun commentaire sur “Fair Game de Doug Liman (2010)”

  1. Axel dit :

    Personne n’a osé la faire ? Alors je la fais…
    S’agit-il du remake de « Fair Game » avec William Baldwin et Cindy Crawford. Bon, physiquement, Sean Penn et Naomi Watts, c’est pas trop ça…
    Ok, je sors.

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