PVC-1 de Spiros Stathoulopoulos (2007)

Inspiré de faits réels… En 2000 en Colombie, une femme, mère de quatre enfants et éleveuse de bovins, est victime d’un acte terroriste extraordinaire, transformée en bombe humaine car incapable de payer la rançon exigée.

Comme le laisse entendre son nom, Spiros Stathoulopoulos est grec. PVC-1 est son premier film, réalisé là où le cinéaste vit, en Colombie (à 2h de Bogota). Tourné en un seul plan séquence d’1h25, le film est d’abord intrigant pour ce pari technique (et physique) assez hors du commun (1).

Stathoulopoulos s’est entraîné trois mois pour se familiariser avec le terrain accidenté sur lequel toute l’action se déroule. C’est en effet lui qui a tenu à assurer les prises de vues (en Steadycam) et de son. Le résultat est assez stupéfiant tant la mise en scène paraît être réglée au millimètre. Puisque le rythme de son intrigue ne peut être guidé par le montage, toute la gestion de la tension se réalise au niveau de la mise en image. Il faut malgré tout un œil attentif pour s’apercevoir que le cinéaste n’a pas pu tricher dans son pari fou. L’efficacité de sa mise en scène est aussi contenue dans sa discrétion. Quant aux acteurs, livrés à eux-mêmes, il faut à eux aussi leur tirer un coup de chapeau.

Indépendamment de tous ces éléments, PVC-1 n’est peut-être pas aussi exaltant qu’un épisode de 24h Chrono mais il ménage malgré tout une belle tension, preuve du succès du cinéaste dans son audace.

Benoît Thevenin

(1) En 2000, Mike Figgis avait réussit avec Timecode un pari assez similaire. L’histoire en elle-même n’avait pas grand intérêt. Timecode a été tourné en quatre plans séquences d’1h30 et le film se regarde avec l’écran divisé en quatre pour autant d’actions se déroulant simultanément. Une sacrée prouesse technique !

Benoît Thevenin


PVC-1 ****


Email

Laisser une réponse