Réalisateur culte de l’underground américain, Gregg Araki nous avait un peu déçu avec Smiley Face, son précédent film réalisé juste après son chef d’oeuvre Mysterious Skin. Avec Kaboom maintenant, Smiley Face prend valeur de point de passage presque logique, ou tout du moins trouve une place parfaitement cohérente dans la filmographie du cinéaste.
Kaboom concentre toutes les thématiques fétiches d’Araki : une jeunesse paumée et trash, paranoïa, fin du monde, une sexualité festive et bisexuelle, des gens asexués, des corps parfaits, des personnages gentiment débiles, l’inévitable goût pour les drogues synthétiques et un univers très coloré.
Dans Kaboom, ce mélange est détonnant, énergique et particulièrement drôle. Plus que jamais, Gregg Araki enfile le rôle d’alter ego cinématographique de l’écrivain Bret Easton Ellis. Si Nowhere pouvait être vu comme une adaptation officieuse de Moins que zéro, Kaboom ressemble lui d’assez près aux Lois de l’attraction…
Au delà, Kaboom gagnera rapidement son statut de film culte tant les situations cocasses s’enchaînent, tant l’adolescence racontée par Araki arrive à produire un minimum d’écho chez chacun. Les répliques fusent, l’humour fonctionne et tout coïncide pour une explosion de jouissance. C’est bien le mot. Le plaisir est en tout cas au rendez-vous.
Le casting jeune et joli (Thomas Dekker, Juno Temple etc.) est également enthousiasmant. On retrouve aussi, non sans une certaine surprise, la française Roxane Mesquida que l’on avait jusqu’alors plus l’habitude de voir dans les films de Catherine Breillat, et qui tire son épingle du jeu. Une question nous vient, qui est une boutade rassurez-vous… Roxane a t’elle montré Les Guignols de l’info à Gregg Araki pour lui inspirer le plan final ?
Benoît Thevenin
Kaboom – Note pour ce film :
Sortie française le 6 octobre 2010