Les Insurgés (Defiance) d’Edward Zwick (2008)

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1941, l’Allemagne nazie envahie l’Europe. En Biélorussie, les frères Bielski voient leur village attaqué et leur famille massacrée. Ils se réfugient dans la forêt ou ils organisent leur survie et sont bientôt rejoints par d’autres groupes traqués par les allemands. La résistance s’organise. La rumeur des exploits des frères Bielski se répands et des dizaines d’autres personnes les rejoignent encore. De nombreux problèmes s’ajoutent alors à leurs souffrances : le rationnement, le travail, le commandement, les femmes etc.

Les Insurgés est l’exemple même de ce qu’Hollywood peut produire de plus lourdeau. Le film n’est pas déplaisant, quoique bien trop long (2h10 qui auraient pu être racourcies), mais repose sur d’énormes ficelles narratives assez difficile à supporter. Les Insurgés est un film taillé pour Daniel Craig, lequel impose sa stature et son expression carrée et déterminée. L’acteur anglais est aussi bien entouré par Liev Schreiber et Jamie Bell (qui parlent tous anglais avec l’accent russe, ce qui est parfois très curieux). Ce n’est donc pas du côté du casting qu’il y a des choses à redire.

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Le film donne l’héroïsme en spectacle, sans aucune ambition de profondeur par rapport à cette histoire qui le méritait pourtant. L’héroïsme des protagonistes est même largement exacerbé. On se demande souvent comment cette poignée d’homme courageux arrive à terrasser la puissance de feu nazie.

Les Insurgés est parfaitement convenu, avec ce qu’il faut de querelles pour déterminer les caractères. On hésite pas non plus à sortir les violons (littéralement) lorsque la nouvelle de la mort probable de son épouse parvient aux oreilles de Daniel Craig. Et puis il y a ces séquences parfaitement ridicules de rencontres entre hommes et femmes. A chaque arrivée d’un groupe de pourchassés, la caméra focalise son attention sur le moment ou la belle jeune femme croise le regard d’un des chefs. Le principe se répète au moins trois fois, les destins sentimentaux sont ainsi déterminé, mais cette grossièreté de mise en scène est assez édifiante.

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On pourrait comprendre cette façon d’expédier les questions sentimentales du film, car il s’agit d’abord d’un film de guerre, sauf que les romances vont peu à peu s’imposer dans le récit et faire basculer l’histoire dans une sorte de mièvrerie de très mauvais goût. Exemple : le mariage de Jamie Bell, à l’instant du seul moment ou les flocons de neiges tombent à l’écran, et avec, en montage alterné, l’embuscade réalisé par un de ses frères. Sous-entendu par là que pendant que leur attention baisse, il y a toujours quelqu’un pour veiller à ce qu’ils ne payent pas trop cher cet écart.

Edward Zwyck est un honnête réalisateur à Hollywood et qui a déjà réalisé quelques films intéressants (Couvre-feu, Blood Diamond etc.), mais Les Insurgés ne restera pas comme un de ces principaux fait d’arme. Le film n’est pas détestable mais, au delà des excès caricaturaux notés ici et là, manque aussi d’un souffle épique.

B.T


Les Insugés – Note pour ce film :

Sortie française le 14 janvier 2009


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