Teeth débute comme une comédie chaste autour de la perte de l’innocence. Dawn (Jess Weixler) est une jeune adolescente victime d’une particularité physique pour le moins effrayante : son vagin a des dents… et il mord. Pour se préserver, Dawn milite très activement dans un groupe prônant la chasteté jusqu’au mariage. Dawn, aussi jolie qu’inaccessible devient fatalement la cible des garçons de son lycée. Elle est celle qu’il faut pervertir, celle qui intrigue. A partir de cette idée détournée du syndrome médical Vagina Dentata, Mitchell Lichtenstein réalise un film hybride, entre horreur et comédie. Une véritable fable en fait, laquelle questionne les premiers désirs sexuels adolescents avec une férocité incroyable et un second degré vecteur de toutes les jouissances.
Teeth se transforme presque en objet filmique féministe tant la gente masculine en prend pour son grade. Les personnages masculins sont tous des pourritures qui essayent de profiter de la fragilité supposée de Dawn. Il y a quelques scènes instantanément cultes, comme l’examen par le gynécologue ou la séquence de la perte réelle de la virginité de Dawn. En tout cas, Mitchell Lichtenstein ne nous épargne pas grand chose des castrations dont seront victimes les plus téméraires des boys du film.
Dawn devient une super-héroïne, la défenseur de l’amour pur, et l’obstacle au bout desquelles les perversités des uns ne viendront jamais triompher. Satire grincante des amours adolescentes, Teeth est plus qu’une curiosité, une vraie révélation. Jess Weixler, qui joue le rôle de Dawn, est épatante et irrésistible. A noter la présence au casting de John Hensley – le fils de Sean dans Nip/Tuck – en demi-frère plus perturbé que sa soeur elle-même, par le secret de cette dernière.
B.T
TRIVIA : Quelques films autour du même « sujet »
- Killer Condom de Martin Walz (1996/Allemagne)
- Killer Pussy de Takao Nakano (2004/Japon)