The Constant Gardener prend des allures de brûlots contre l’industrie pharmaceutique. Pour simplifier, le film dénonce un phénomène cruel et dicté par l’argent : un grand groupe produit un médicament révolutionnaire, il n’est pas tout à fait au point mais, plutôt que de reporter sa mise sur le marché (et les gains financiers qui en découleraient) on préférera caché le revers de la médaille (les victimes qui meurent d’avoir pris ce médicament).
Cet été, l’industriel Merck, géant pharmaceutique, était condamné à des dommages et intérêts de quelques centaines de millions de dollars à cause d’un anti-inflammatoire : le Vioxx. Depuis le médicament a été retiré du marché. Et les faits sont les mêmes… Merck a volontairement mis le voile sur le besoin d’améliorer le produit. Le Vioxx est un produit capital pour ceux qui en ont vraiment besoin mais d’autres personnes qui auraient pu s’en passer sont aujourd’hui décédées…
Meirelles a donc construit ce film sur cette idée là. The Constant Gardener est on ne peut plus alarmiste et catastrophiste mais il a au moins le mérite d’illustrer avec force une vérité presque inconnue et potentiellement désastreuse.
Le réalisateur brésilien, à qui l’on doit La cité de Dieu, nous livre un film énergique, thriller social éprouvant et intelligent. Le cinéaste se base sur une love story plutôt habile. Meirelles n’en rajoute pas trop dans la mièvrerie et c’est tant mieux. On en sait juste assez pour comprendre les motivations du personnage de Ralph Fiennes et pour s’attacher à sa quête.
Le couple d’acteur est d’ailleurs assez génial. Rachel Weisz trouve la l’un de ses plus beau rôles.
Construit à l’aide de flash-back, la narration se base aussi sur un montage très intelligemment. C’est de là que naissent cette impression d’énergie mais aussi, l’émotion et le suspens.
Voilà donc un film important, artistiquement aboutit et socialement engagé. A découvrir.