Héroïne auprès de Marilyn Monroe dans « Les Hommes préfèrent les blondes », Jane Russell aura tourné dans une trentaine de films jusqu’à 1970. Elle nous quitte à l’âge de 89 ans.
Si les hommes préfèrent les blondes, Jane Russell (née le 21 juin 1921), la brune dans le film culte de Hawks, en aura aussi fait tourner des têtes. Icône glamour, son image à toujours été réduite à ses mensurations de Pin Up. Son fardeau a cependant été sa chance. C’est pour ses formes généreuses que Howard Hughes l’a choisie pour être l’héroïne du Banni en 1941.
La légende veut que le milliardaire mégalo – dont Scorsese à tiré le portrait avec Aviator – l’aie repérée un jour chez le dentiste ou Jane Russell travaillait comme réceptionniste. A 20 ans, la jeune femme n’est pas encore comédienne. Tout juste a t’elle participé à des pièces au lycée. Elle a aussi apprit le piano et pose quelque fois en tant que modèle.
Elle signe un contrat de sept ans avec Howard Hughes lequel cherche un visage – et surtout un corps – correspondant à ses fantasmes pour le premier rôle du Banni. Le tournage débute initialement sous la direction de Howard Hawks mais ce dernier décide de quitter le plateau face à l’ingérence de son producteur. Howard Hughes réalise alors lui même l’objet du scandale. Hughes souhaite avec ce film déjouer les codes du western et réaliser une oeuvre avant tout érotique. Le décolleté très généreux de Jane Russell émeut cependant un peu trop les censeurs du Code Hayes et le film est interdit de sortie. Le Banni devra attendre 1943 pour être exploité en salle.
Le film est un succès au box office et rapidement Jane Russell se fait connaître. Elle est l’une des Pin Up favorites des G.I engagés sur les fronts de la seconde Guerre mondiale, notamment pour cette image issue du Banni ou elle prend une pose lascive, étendue sur une meule de foin, ses longues jambes nues, la poitrine clairement dessinée et un pistolet à la main.
Jane Russell tourne quelques films qui mettent en évidence avant toute chose son physique plutôt que son talent. Elle en joue cependant habilement et révèle un vrai don pour la comédie. A l’issue de son contrat avec Howard Hughes, auprès de qui elle a peut-être finalement gâché ses plus belles années, elle s’engage auprès de la Paramount et tourne dans Visage Pâle de Norman Z. Mc Leod (48), ou encore La Femme au révolver d’Allan Dwan (52).
Elle retrouve Howard Hawks, celui qui avait commencé de la diriger pour ses débuts avec Le Banni et incarne auprès de Marilyn Monroe le rôle de Dorothy Shaw, la brune ingénue et romantique dans Les Hommes préfèrent les blondes (1953). Déjà très populaire avant le film, Jane Russell touche alors un salaire dix fois supérieur à Marilyn Monroe que Hawks venait de faire tourner dans Chérie je me sens rajeunir. Avec Les Hommes préfèrent des blondes, la cote de Jane Russell culmine à son firmament tandis que Marilyn, avec qui elle est amie, commence à devenir une icône.
Jane Russell tourne une dernière fois avec Howard Hughes pour French Lines (54) avant de fonder sa propre société de production avec son premier mari, le footballeur américain Bob Waterfield. Ils produisent notamment Les Hommes épousent les brunes, réalisé par Richard Sale en 55. Elle joue ensuite dans des films de Nicholas Ray (L’Ardente Gitane, 56), ou Raoul Walsh (Les Implacables en 55, Bungalow pour femmes en 56), mais le succès n’est plus vraiment au rendez-vous. Le flop de Kidnapping en dentelles de Norman Taurog (57) précipite même son retrait du monde du cinéma. Elle ne participera plus qu’à quatre films dans toute la décennie des 60’s, et un dernier, La Loi du talion en 1970.
Jane Russell aura par ailleurs mené une modeste carrière musicale, enregistrant un disque dans les années 50. La décade suivante, elle prête ses formes avantageuses à diverses publicités, pour des marques de soutiens-gorges notamment. Elle joue aussi dans des comédies musicales à Broadway et obtient quelque rôles à la télévision. Mais en 1970, après La Loi du talion, à l’évidence sa carrière est derrière elle.
Jane Russell à publié son autobiographie, My Path and My Detours en 1985.
Benoît Thevenin