Décès de l’acteur américain Tony Curtis (1925 – 2010)

L’acteur américain Tony Curtis, connu pour son charme facétieux et sa complicité avec Marilyn Monroe, sa partenaire du légendaire « Certains l’aiment chaud », est mort à l’âge de 85 ans dans sa maison proche de Las Vegas, a-t-on appris jeudi auprès du médecin légiste.

« Tony Curtis est mort vers 21H25 mercredi soir », a déclaré à l’AFP Michael Murphy, médecin légiste du comté de Clark, dans le Nevada. L’acteur est mort d’une crise cardiaque dans sa maison de Henderson, dans la banlieue de Las Vegas, a-t-il précisé. Des fleurs devaient être déposées sur son étoile du « boulevard de la gloire », à Hollywood, dans la matinée de jeudi.

Né dans le Bronx, quartier pauvre de New York, Tony Curtis, beau brun aux yeux bleus, avait été co-sélectionné pour l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La chaîne, avec Sidney Poitier, en 1958. Il avait insisté pour que son partenaire, un Noir, soit également proposé pour l’Oscar, une rareté à l’époque, avant la fin de la ségrégation.

A l’affiche de plus de 100 films, il est surtout connu pour son rôle dans le classique de Billy Wilder en 1959, Certains l’aiment chaud, en travesti aux côtés de Jack Lemmon et Marilyn, avec laquelle il eut une aventure de trois ans. Il s’était fait connaître dans les années 50 en jouant dans de nombreux films d’aventure, avant de triompher dans le genre comique.

Fils d’un tailleur juif hongrois, Tony Curtis (Bernard Schwartz de son vrai nom) naît le 3 juin 1925. De son enfance difficile – lui et son frère seront un temps placés en orphelinat et sa mère souffre de schizophrénie – il acquiert une volonté farouche de « s’en sortir » et rêve de devenir un acteur célèbre. Il s’engage dans l’US Navy à 16 ans pendant la Seconde Guerre mondiale où il est sous-marinier et fait ses débuts de comédien amateur. Démobilisé, il fait quelques apparitions à Broadway et obtient en 1948 un rôle dans le film noir de Robert Siodmak (Pour toi j’ai tué). Remarqué par un producteur, il signe en 1950 un contrat de sept ans avec les studios Universal.

Après de très nombreuses comédies, registre où il excelle, l’acteur réussit à obtenir quelques rôles moins légers, comme dans Trapèze de Carol Reed en 1956, Le Grand Chantage d’Alexander Mackendrick en 1957 où il interprète un journaliste véreux, Vikings de Richard Fleischer en 1958 et Spartacus de Stanley Kubrick en 1960. Puis Tony Curtis cabotine, à la fin des années 60, en charmeur cynique aux côtés de Roger Moore dans la série télévisée à grand succès Amicalement Vôtre.

C’est dans L’Etrangleur de Boston, de Richard Fleischer en 1968 qu’il estime avoir donné le meilleur de lui-même. Père de six enfants, il avait été marié six fois et avait reconnu que son addiction au sexe – plus d’un millier de conquêtes féminines revendiquées – avait ruiné sa vie de famille. L’actrice Jamie Lee Curtis est issue de son premier mariage en 1951 avec Janet Leigh – héroïne de la scène de la douche du Psychose d’Alfred Hitchcock.

Depuis 25 ans, Tony Curtis se consacrait surtout à la peinture. En 1995, il avait publié son autobiographie. En 2004, il avait reçu une Caméra d’Or à Berlin pour l’ensemble de son oeuvre. « J’ai l’impression de ne pas avoir eu les films que j’aurais dû avoir. J’avais l’impression que j’aurais mérité mieux », regrettait-il en 2008 lors d’un entretien avec l’AFP, évoquant les quelque 120 films de sa carrière.

AFP

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