Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet

Amélie Poulain aime la vie et ses petits plaisirs. son air espiègle et innocent, son charme fantaisiste et profond, égraine dans mon coeur et dans mon âme des petits bouts de joie, de magie, de sourires…

Tourbillon de bonheur, elle emporte sur son chemin les personnages de son quotidien pour les faire défiler derrière elle, dans une ronde d’infinie tendresse, chacun avec ses souvenirs, ses peurs, ses plaisirs.

Elle m’enchante d’un bout à l’autre cette Amélie. Elle me revivre, reconsidérer ma vie et incarne majestueusement ce petit truc de rien du tout qui, un jour, m’a fait aimer le cinéma. Ce film, tel une sorte de paradis de l’être – aimé, oublié, remémoré – incarne cette lueur fédératrice que le cinéma français attendais depuis des années. Je me suis dit, peu après être sort de la salle, que chacun de nous, heureux spectateurs de ce film, devait obligatoirement avoir un peu de bonheur pour soi, mais aussi à partager avec les autres. Etre heureux d’être présent, tout simplement.

Cette délicate sensation d’aimer le simple fait de vivre parmi ses semblables, de se comprendre mutuellement, même un court instant, se matérialise divinement si j’ose dire, à la toute fin du film, quand la lumière apparaît, quand le silence précède d’un court instant le premier applaudissement. Et quand vient le second, puis le troisième… La salle est alors envahie d’un tonnerre de joie dantesque, que chacun tente d’extérioriser en applaudissements sincères et rarement aussi spontanés.

Elle est indescriptible cette sensation. L’osmose parfaite en les personnages du film, entre les scènes, les dialogues, les décors, se détache indiciblement de la pellicule et vient m’inonder d’une telle beauté, d’une telle profondeur humaine sont très rares, croyez moi.

Le choc d’une mélodie filmique pleine d’émerveillement, la douceur sans limite d’Amélie Poulain, l’éruption d’un enchantement et d’une poésie à chaque plan, la beauté sans égal de tous les personnages secondaires, tout cela m’a embarqué dans une expérience les plus sensationnelles qu’il m’était donné de vivre au cinéma.

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