Benoît (Jean-Paul Rouve) déroule une vie heureuse avec son épouse (Sandrine Blancke) et leur bébé. Son père, avec qui il a peu de contact, possède une agence de détective privé, laquelle va être la cible d’un cambriolage. Son père étant injoignable, Benoît s’occupe des premiers constats sur les lieux. Il est vite contacté par les sbires d’un trafiquant de drogue impitoyable (Olivier Gourmet). Ceux-ci lui fixe un ultimatum : soit il retrouve son père, soit il retrouve la valise remplie d’héroïne que celui-ci détient, soit il rembourse 900 000 euros. En tous les cas, il a 24h pour s’acquitter de ses nouvelles responsabilités, sans quoi cela va très mal se passer…
Alfred Hitchcock avait coutume de dire que dans un film, plus le méchant est bon, plus le film est bon. En cela, Légitime défense bénéficie à plein du charisme impressionnant d’Olivier Gourmet et du caractère déterminé et ultra-violent de son personnage. Jean-Paul Rouve étant convainquant lui même dans la peau de ce type ordinaire et soudain acculé, Légitime défense est au moins une réussite de part son casting.
Le film est le premier long-métrage de Pierre Lacan, d’après le roman Terminus Plage d’Alain Wagneur. Tout n’est peut-être pas parfait, mais le film déroule une partition certes classique, mais maîtrisée, soignée et efficace. Pour un premier film, c’est tout-à-fait louable. Si Pierre Lacan commet quelques erreurs, c’est d’abord dans le choix de quelques flash backs qui ne sont pas nécessaires, qui complexifie l’intrigue d’un brouillard inutile, qui fausse le suspens en ne laissant planer d’emblée aucun doute sur ce qui a bien pu arriver au père.
Voila qui est vraiment dommage car le film est par ailleurs très bien tenu et d’excellente facture. Le style est sec, sans emphase, même si Lacan se laisse aller à la fin du film à une surenchère aux limites du grand-guignol qui gâche légèrement l’impression générale. Reste que le film est suffisamment haletant pour convaincre. Légitime défense est un honnête polar, qui ne renouvelle certes pas le genre mais qui n’en a pas non plus l’ambition. Tant mieux, il faut savoir rester humble. Pour un premier film, Pierre Lacan s’en tire avec les honneurs et on sera attentif à la suite qu’il donnera à son parcours.
Benoît Thevenin
Légitime défense – Note pour ce film :
Sortie française le 16 mars 2011
La vie d’un détective privé n’est pas toujours aussi folle, fort heureusement, mais le film n’en reste pas moins agréable à regarder….
Bien sûr, ce n’est que du cinéma ;).
Pour ce qui est de la réalité, j’ai justement entendu, sur France Info je crois, en cette date du 29/03, le portrait d’une jeune femme détective privée et ex-journaliste. Elle racontait sa conversion, comment le métier est mal considéré etc. Son exemple et l’expérience qu’elle compte sont bien loin de tous ces personnages de privé au cinéma, la télé ou dans la littérature qui sont bien présent dans l’inconscient populaire.