Début octobre 2010, Wes Craven sortait aux Etats-Unis My Soul to take, son dernier film depuis l’honnête mais oublié Red Eye en 2005. L’accueil a été désastreux, le film ne sortira probablement jamais dans les salles françaises. Cela rappelle d’une certaine manière que Wes Craven est un réalisateur très inégal, pas particulièrement talentueux, mais qui a eu la chance, ou le flair, pour offrir au cinéma d’horreur quelques uns de ces héros maléfiques les plus cultes (Freddy Krueger, Ghostface). Est-ce un hasard si, de La Colline à des yeux à La Dernière maison sur la gauche, Wes Craven est un cinéaste plutôt bien remaké ? Wes Craven n’a jamais été un grand cinéaste mais il a raconté quelques très bonnes histoires. D’autres qui n’ont pas moins de talent que lui ont su réactualiser certains de ses films démodés.
Wes Craven laissera une trace dans le cinéma de genre, moins par sa maestria que par sa roublardise. Scream, le film qui l’a remit à la mode quand sa carrière commençait à connaître un véritable creux (Freddy sort de la nuit en 94 et Un Vampire à Brooklyn en 95 ne sont vraiment pas fameux), est plus que le film qui l’a relancé en 1996. C’est aussi un film qui a instigué une mode, qui a donné comme ses lettres de noblesse au slasher, sous-genre horrifique s’il en est.
Scream a marqué une génération entière mais la plus grande part de cette réussite tient à Kevin Williamson, jeune scénariste alors connu seulement pour avoir créé la série Dawson. Seul point commun apparent entre la série et Scream : l’adolescence. Le génie du script de Williamson a été de jouer des codes du genre, avec une habileté gourmande, en multipliant des références qui font plaisir aux aficionados mais qui n’excluent personne par ailleurs. Même si Scream fait peur à une partie des spectateurs, le film verse quand même dans la parodie et c’est ce qui rend le film si sympathique. On s’amuse gentiment des codes du genre, on se laisse prendre au jeu proposé, et le twist final, à une époque ou Usual Suspects et Seven triomphent, finit de donner l’impression à beaucoup que l’on s’est magnifiquement fait balader.
Wes Craven n’a pas seulement eu la chance de tomber sur de bons projets. Kevin Williamson a peut-être sauvé Wes Craven mais on remarque aussi que Scream s’intègre parfaitement à la filmographie du cinéaste. On distingue une véritable cohérence dans son parcours. Depuis son premier film, La Dernière maison sur la gauche en 72, Wes Craven s’attache à brutaliser et pervertir le modèle de la famille idéale américaine. Et ce travail de démolition se poursuit dans Scream 4.
Comme avec Les Griffes de la nuit, Wes Craven a cédé à la tentation de réaliser des suites à son film à succès. Passe encore Scream 2, oublions Scream 3, le seul film de la franchise qui n’a pas été scénarisé par Kevin Williamson, tiens-donc… Scream 2 et 3 développent quand même un schéma qui se prolongera dix ans plus tard avec le quatrième volet. Wes Craven poursuit l’exploration parodique du genre en opérant à une mise en abîme constante. Arrivé au 3, on se dit qu’il fallait arrêter les frais. A la vue du 4, on se dit qu’ils ont finalement bien fait de réunir toute la troupe et d’aller jusqu’au bout de cette idée.
Wes Craven et Kevin Williamson ont soigné leur retour commun. Le scénariste aussi s’était égaré. Il n’existe pas vraiment au-delà de sa collaboration avec Wes Craven… La mise en abîme initiale dans Scream 4 est simplement réjouissante, avec des caméos plutôt prestigieux, un sens de l’auto-dérision qui fait mouche, et des répliques cinglantes à l’encontre des Torture Porn Movies qui polluent nos écrans depuis le succès de Saw. Une mode en chasse une autre. Les petites phrases sont de bonnes guerre.
Scream 4 est directement dans la lignée de ce qui a été patiemment construit avec les trois films précédents. Le slogan promo ne nous ment pas, dans Scream 4 c’est le retour des fameuses règles qui ont tant fait l’originalité de Scream. Toute l’idée est de les pervertir au maximum, de les renverser, et même si la démonstration est basique et fait penser à « leçons de cinéma d’horreur pour les nuls », on peut dire que cela fonctionne assez bien. Il n’est à priori pas facile de deviner l’identité du tueur et le ton parodique d’ensemble fait que l’on s’amuse beaucoup. Scream 4 confine parfois au burlesque. On rigole sans être tout à fait certain parfois que c’est fait exprès. On pense à la scène du parking, trop grotesque pour ne pas être volontairement parodique.
Scream 4 fait aussi plaisir parce que toute la troupe initiale est réunie. Neve Campbell, la très botoxée Courtney Cox et David Arquette sont tous là, et seront réunit dans une même scène finale qui est comme un prétexte à leur réunion. Sans eux, cette nouvelle suite n’aurait pas de raison d’être. On a le temps de mesurer l’évolution des personnages et cela donne de la hauteur à l’intrigue.
Wes Craven ménage assez bien l’équilibre entre tension et parodie pure. Il prend ainsi un plaisir réel à malmener ses personnages, jouer avec nous autant qu’avec eux via le tueur. Le tueur est insaisissable, bien sûr, mais surtout ironique, malsain et sans pitié. Il opère à un véritable jeu de massacre, ce qui est quand même un peu le but premier du film, mais en prenant soin de détruire complètement le noyau familial, ciment de l’intrigue. Le sous-texte finale sur l’obsession de la gloire médiatique par les adolescents, est un prétexte pour surtout anéantir une fois encore chez Craven, non sans cynisme, l’équilibre de la famille américaine.
Ainsi, Scream 4 parait comme le point d’aboutissement logique d’une franchise qui comme toute franchise finissait par s’essouffler. Wes Craven revient aux sources de ce qui a fait le succès de Scream, se renouvelle juste ce qu’il faut, et Scream 4 nous semble être la conclusion qu’il faut à cette saga. La surprise est bonne mais il ne faudra pas pousser le bouchon trop loin en cédant à l’idée d’un cinquième volet.
Benoît Thevenin
Ce film est du simple néant ! Aucun suspense notamment à cause du même effet appuyé sur le petit copain qui fronce les sourcils, qui joue l’ambiguité et qui a droit à de gros cadrage pour nous faire croire que c’est peut-être lui ! Ridicule, ce genre de grosse ficelle est absurde. Rien de bien neuf donc… L’accumulation genre « pas encore mort » est aussi agaçant que peu efficace… Râté ! 0/4
J’ai absolument détesté ça !!!!!!!!!
Mais il était pas si mal le dernier Freddy de Wes Craven ?? (Presqu’)un retour au source… A revoir pour que je me refasse un avis
j’en ai pas gardé un bon souvenir mais ça fait longtemps… A revoir aussi pour que je me refasse un avis ! ^^