Avec Footnote (Note de bas de page), Joseph Cedar change radicalement de registre suite à son précédent film, Beaufort, un huis-clos militaire qui marquait au moins pour son esthétique. Son film est cette fois une comédie, mais pas du genre ou l’on rit aux éclats.
L’histoire est celle d’un philologue austère et de son fils, qui étudie la même discipline mais pas avec la même méthode. Le père n’a jamais connu la reconnaissance, quand son fils récolte les honneurs.
Footnote peut paraitre de prime abord un petit peu complexe car on est pas forcément au fait de la culture juive. Les protagonistes de l’histoire s’affronte à propos de l’étude du Talmud, un des textes juddaïques les plus important. Pour autant, la même histoire pourrait être racontée, avec les mêmes mécanismes et les mêmes enjeux, si les personnages étudiaient dans une toute autre discipline. Ceci pour démystifié un petit peu le sujet du film qui pourra peut-être effrayé ceux que les questions religieuses effraient. L’étude du Talmud est ici centrale, mais on peut n’y voir qu’un prétexte.
Le film se présente comme une comédie mais il s’agit d’un humour quand même très particulier, très pince sans rire. On ne rit pas à gorge déployée c’est sûr, mais le métrage reste plutôt légé et enjoué. Il s’agit surtout d’un comique de situation, avec notamment cette scène grotesque ou le jury du prestigieux Prix d’Israël se réunit en urgence dans un bureau étriqué. La séquence est tout à la fois sérieuse et grotesque, et ça résume plutôt bien le film.
Footnote se réduit finalement à un quiproquo simple, une erreur administrative qui sème panique et désordre au sein de la vénérable institution qui remet le Prix d’Israël, c’est à dire une institution réputée droite et rigoureuse. A partir de là, chacun se perd en palabres et en bla-bla, quitte à potentiellement désorienter le spectateur ou l’ennuyer. C’est le risque, mais on peut aussi y trouver son plaisir. Du reste, Footnote est plutôt agréable à voir.
Benoît Thevenin