Utopians de Zbigniew Bzymek (2011)



Utopians, premier long-métrage de Zbigniew Bzymek, est un film dont on peine à comprendre ou le cinéaste souhaite en venir. Bzymek cultive les ambiguïtés et les mystères, brouillent les repères par une narration déconstruite ou l’on devine peu à peu des temporalités mélangées.

Tour tourne autour de la figure de Roger, prof de yoga toujours en retard à ses cours et qui n’a qu’une poignée d’élèves devant lui. Au départ, il vient chercher à l’aéroport son fils militaire de retour d’une quelconque mission. Le père est blanc, le fils est métisse et dans un premier temps, on doute de la nature de leur lien.

Leur première discussion à la maison révèle que ce dernier à une petite amie, Maya, hospitalisée car victime de schizophrénie. Lorsqu’ils vont chercher Maya au centre de soin ou elle est retenue, on apprend que le fils est en fait une fille à l’apparence parfaitement androgyne. On se fera avoir de la même manière avec un des élèves de Roger au cours de yoga, qu’on identifie comme une fille mais qui se révèle être un garçon.

Zbigniew Bzymek s’attache à rendre flou tous les repères, à retourner chaque situation. La colère subite succède au calme olympien, Maya est schizophrène mais paraît la plus équilibrée, la plus saine de tous les personnages et il y a un travail manifeste sur la notion d’espace (dont on est exclu ou que l’on investit) etc.

Ainsi, en déformant tout sans en revanche distordre la mise en scène, en misant toujours sur les confusions du réel qu’il impose, Bzymek met en scène la schizophrénie, une maladie que Roger définit auprès de sa fille Zoé comme une déformation de la réalité. La démonstration laisse néanmoins totalement perplexe et paraît simplement fumeuse.

Benoît Thevenin

Utopians *1/2

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