Zodiac de David Fincher (2007)

De la fin des années 60 et jusqu’à la fin des 70’s un tueur terrorise la Californie. Il se fait appeler le Zodiac et revendique ses meurtres via des cryptogrammes postés au San Francisco Chronicle. Police et journalistes mènent l’enquête mais le Zodiac est insaisissable…

David Fincher a donné ses lettres de noblesses aux films de Serial Killer via Seven en 1995. 12 ans plus tard, il ne fait pas moins bien. Zodiac, inspiré par le tueur qui défraya réellement la chronique en Californie tout au long des années 70, est pourtant l’antithèse de Seven


Nous n’avions plus de nouvelles de David Fincher – mis à part son abandon du projet MI3 – depuis Panic Room (2002), autant dire une éternité. L’attente n’aura pas été vaine. Même si Fincher nous à déjà offert quelques films incontournables, dont Fight Club, Zodiac s’affirme comme le film de sa maturité. Jusqu’à maintenant, les films de Fincher se caractérisaient volontiers par une certaine esbroufe visuelle, remarque qui sonne creux lorsque l’on sait que Fincher vient du clip. Le brio de sa mise en scène est peut-être à la base de son succès d’estime. En clair, Fincher nous en a mis plein les yeux, ne s’est jamais montré avare d’effets en tous genres, mais tout cela participaient d’une certaine et bien réelle intelligence dans la réalisation.

Zodiac se démarque entièrement de ce préambule. Il s’agit du film le plus ambitieux de David Fincher depuis le début de sa carrière. D’abord par l’ampleur car Zodiac dure 2h40 et raconte une histoire qui s’étale sur un quart de siècle. Surtout, Fincher pose sa mise en scène. Point de tape-à-l’œil ici mais une vraie discrétion. Zodiac est anti-spectaculaire, jamais véritablement oppressant, comme pouvait l’être Seven ou The Game, et ne délivre aucun message politique (au contraire de Fight Club ou même Panic Room).

La force de Zodiac c’est, paradoxalement, la routine dans laquelle le film s’installe. Comme dans Seven, le tueur joue avec ceux qui le traque. Mais ceux-ci s’épuisent à le chercher en vain.
Ils ne disposent pas de sept jours avant l’apocalypse. Cette fois, l’enquête sera interminable. Aujourd’hui encore, le mystère du Zodiac reste entier, même si des thèses subsistent.

Au final le résultat est donc le même que dans Seven, le tueur échappe à ceux qui le poursuivent. Peut-être les différents enquêteurs – David Toschi (Mark Ruffalo) ou le dessinateur Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal), celui-là même qui consacra sa vie a l’enquête (le film se base sur son livre) – ont acquis la ferme conviction de tenir le responsable de tous ces meurtres, mais le Zodiac ne sera jamais jugé.
Comme toujours chez Fincher, et ça ne peut être un hasard s’il s’est intéressé à cette histoire, un certain nihilisme se fait jour. Zodiac est à coups sûr un des films de l’année.


Zodiac – Note pour ce film :
Sortie française le 17 mai 2007

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