La Maison des ombres (The Awakening) de Nick Murphy (2011)

Florence Cathcart (Rebecca Hall) est une écrivaine spécialiste des fantômes, dans le Londres du début des années 1920. Elle est surtout une sceptique, qui débusque les supercheries. Un jour, un homme vient sonner à sa porte et la convainc de venir enquêter sur la mort d’un jeune garçon dans le pensionnat où lui enseigne. Un fantôme hanterait les lieux, et Florence n’y crois évidemment guère. Les faits sont cependant suffisamment troublants pour ébranler ses certitudes…

L’histoire se déroule presque intégralement à l’intérieur du pensionnat, une vaste demeure dans laquelle cohabitent enfants et – supposément – au moins un fantôme. Les bases du récit sont à l’évidence rabâchées. On pense spontanément aux Autres d’Alejandro Amenabar ou à L’Orphelinat de Juan-Antonio Bayona, soit deux belles références du cinéma d’épouvante chic. Cependant, autant on ne trouve guère de défaut au film de Nick Murphy tant le film est soigné, très bien interprété et avec un cinéaste qui ménage parfaitement le mystère sur son intrigue ; autant La Maison des ombres supporte mal le poids des comparaisons.

Il n’y a pas l’ambiance sombre et inquiétante propre au film d’Amenabar, ni la terreur silencieuse qui contamine si subtilement l’esprit du spectateur chez Bayona. A vrai dire, La Maison des ombres ne s’inscrit pas tout à fait dans le même registre. Ce n’est pas un film qui cherche à faire peur ou à inquiéter, ce n’est même pas un film ou l’ambiance a ce quelque chose de particulier qui pourrait troubler le spectateur. En revanche, là ou les trois films ont quelques choses à voir, c’est dans les directions que prennent les récits de chacun de ses films. La ressemblance des révélations finit même par être frappante.

Pour ça, La Maison des ombres est alors un film tout à fait dispensable. On s’accommode quand même très bien de la découverte, et le scénario sait surprendre.

Benoît Thevenin

La Maison des ombres ***

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