Présenté en compétition à Gérardmer, le film a été programmé le lendemain de The Day de Douglas Aarniokoski (Hors compétition). Les deux films partagent exactement le même thème : un groupe de survivants à l’apocalypse fait son chemin sur une route dévastée et doit surveiller ces arrières. Le film américain (The Day) arrive a ménager quelques surprises, à surprendre en retournant des situations qui paraissaient désespérément évidentes. Cela prouve l’effort du cinéaste, mais en même temps The Day reste ce qu’il est, un film post-apocalyptique de plus, pas très original, souffrant d’un manque de moyen évident et qui agace par son style de mise en scène aussi. La caméra à l’épaule et le montage donnent une impression brouillonne et assez peu appréciable.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur suisse Tim Fehlbaum s’aventure sur le même terrain, sans plus de moyen. La différence tient au contexte géographique, dans les montagnes plutôt que dans des déserts, sous un soleil accablant, plutôt qu’écrasé par un ciel gris (comme dans The Day). Et puis aussi, bien sûr, les histoires varient.
Dans Hell (titre passe-partout par excellence, bravo), un trio de personnages fait la route vers la montagne, où ils espèrent trouver une source d’eau, ce qui sera essentiel à leur survie. Sur leur parcours, ils affrontent un premier individu, qui fini par accepter de s’associer avec eux. Les choses font se gâter lorsque la plus jeune du convoi est capturée par un autre groupe. La soeur de celle-ci va tout faire pour la libérer.
A chaque fois on nous fait le coup : le groupe de héros est forcément confronté à un groupe de cannibals, et c’est d’abord d’eux dont ils doivent se protéger. Hell se résume à l’acharnement que va mettre l’héroïne principale à sauver sa soeur. Les deux personnages masculins qui l’accompagnent ne sont pas montrés comme fiables, rapidement mis de côté, et oubliés. Le récit, même s’il ne présente aucune originalité, a quand même le mérite de ne pas sombrer dans le ridicule et d’être, dans l’ensemble bien mené. C’est déjà plus fragile pour ce qui est de la mise en scène. Tim Fehlbaum n’a pas de moyen, filme caméra à l’épaule, et si le style est tout à fait supportable pour l’essentiel, ça devient illisible lors des scènes d’actions, et donc assez irritant. Le réalisateur peine aussi un peu à faire monter la pression ou ressentir une angoisse véritable. Le film n’a donc rien de mémorable mais il tient la route, modestement, ce qui n’est déjà pas si mal.
B.T