La Dame en noir constitue un pari à, au moins, deux titres : le film doit permettre à Daniel Radcliffe de s’échapper enfin de l’univers d’Harry Potter, et signifier dans le même temps la renaissance de la Hammer (entamée en 2010 avec Laisse moi entrer, remake de Morse). Pour Daniel Radcliffe, le trait d’union avec la saga qui l’a rendu célèbre est directement établi. Le jeune comédien apparait tel qu’on l’a abandonné sur le quai 9 3/4 de la gare de King’s Cross, en père de famille, à la fin des Reliques de la mort – vol.2. La cicatrice n’est plus sur son front mais on a du mal à s’enlever déjà de l’esprit l’image de Harry Potter, d’autant que bientôt un train traverse la campagne anglaise tel le Poudlard Express. Plutôt que la célèbre école des sorciers, ce train va cependant le conduire vers une petite bourgade dans la campagne anglaise et, plus précisément, une vaste et inquiétante demeure, typique des vieilles productions Hammer.
A mesure que l’intrigue s’installe, on oublie complètement le curriculum vitae de Daniel Radcliffe. Arthur Kipps, jeune notaire londonien, arrive dans le petit village de Crythin Gifford pour régler la succession d’une vielle dame récemment décédée. Le village est le théâtre d’évènements macabres et plus que troublant, comme si une malédiction planait. Les enfants de Crythin Gifford meurent un à un dans des circonstances à chaque fois très mystérieuses…
Adapté d’un succès de la littérature horrifique britannique de Susan Hill (disponibles aux éditions de L’Archipel en France), La Dame en noir fournit tout le terreau nécessaire pour que la Hammer renoue avec son glorieux passé. Le scénario consiste en une simple histoire de maison hantée. Il n’y a là rien d’original, mais le récit est bien écrit et bien mené, et parvient à nous maintenir en haleine jusqu’à la fin, très belle.
La Dame en noir repose sur une mise en scène classique et soignée, par James Watkins. Le cinéaste, à cent lieux de l’ambiance un peu trash de son précédent film (Eden Lake), réussit à installer une atmosphère inquiétante et distiller même une vraie angoisse. Le sommet du film est une séquence assez incroyable dans laquelle Daniel Radcliffe est livré à lui même, seul à l’intérieur d’une maison hantée. La scène dure une bonne dizaine de minute, c’est dire un peu le challenge qu’elle représente. La tension est là, on sursaute et on frissonne. Cette efficacité permet de louer le retour aux sources salutaire que propose ainsi la Hammer avec La Dame en noir. L’angoisse classique et insidieuse est bien plus marquante que la débauche d’effets gores que nous propose le genre horrifique depuis quelques années. Quant à Daniel Radcliffe, il est suffisamment solide dans son rôle pour qu’on puisse imaginer le revoir ailleurs encore.
B.T
La Dame en noir
Sortie française le 14 mars 2012
Ca reste moyen pour moi. Entre « Harry P. » peu crédible en père de famille (sinon il s’en sort bien) et un ensemble beaucoup trop classique (vu 1000 fois) ce film reste assez bon mais ne surprend jamais… 2/4