Instinct de survie (Stuck) de Stuart Gordon (2007)

D’un côté, un homme licencié et mis à la rue, de l’autre Brady, une jeune infirmière sur le point d’être promue chef de son service. Ces deux personnages ne sont pas sensée se rencontrer mais un collision lie leur destin de manière irréversible. Percuté par une Brady sous substance, le SDF traverse le part-brise et reste coincé. Personne ne viendra l’aider à se sortir de là et le voilà enfermé dans un garage, prisonnier malgré lui.

Le pitch du film est basique mais tient en haleine pendant 1h20 particulièrement bien menée. Stuck est quelque peu old-school, impression inspirée par le générique et confirmée ensuite par la mise en scène de Gordon et la bande-son, mais c’est ce qui fait d’emblée tout le charme du film. Gordon ne cherche pourtant aucunement un quelconque consensus. S’il a abandonné le gore, son cinéma ne détourne pas le regard à la vue du sang. Le film reste une satire sociale assez violente et surtout très drôle. On ne nous épargne malgré tout rien, ni la merde de vieux pensionnaires de maison de retraite que nettoie l’infirmière, ni l’essuie-glace qui pénètre profondément dans la chaire de la victime accidentée. Stuck interroge la moralité du spectateur via la culpabilité de son héroïne. La satire est parfois grinçante, comme lorsque le gangsta boyfriend de Brady suggère l’idée que la mort d’un SDF n’alerte et n’intéresse personne. Stuck confirme en tout cas le retour en forme de Stuart Gordon, trois ans après le déjà très bon Edmond et sans compter Dagon que nous n’avons pas vu. Mena Suvari est impeccable. Elle est une actrice talentueuse jamais plus intéressante ailleurs que dans les circuits du cinéma d’auteur (de American Beauty à Factory Girl en passant par la série Six Feet Under et l’Edmond de Gordon).

B.T

Instinct de survie ****

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