Like someone in love de Abbas Kiarostami (2012)

Deux ans après son séjour en Toscane avec William Shimell et Juliette Binoche avec Copie Conforme, le cinéaste iranien Abbas Kiarostami se promène avec sa caméra dans les rues de Tokyo. On ne voit en fait pas grand chose de la ville, sinon les intérieurs d’un restaurant et d’un appartement, ou les reflets des néons dans les vitres des voitures. Le film contient de très longues séquences à l’intérieur de véhicules, comme s’il s’agissait d’entretenir ce qui est devenu sinon sa marque de fabrique, au moins le passage obligé de ses films.

Like someone in love n’a pas la verve, ni l’intelligence de Copie Conforme. Le cinéaste suit une jeune étudiante (Akiko), ravissante idiote qui vend ses charmes à des hommes aisés. Une nuit, elle est recommandée à un vieil homme (Takashi), un universitaire depuis longtemps retraité et qui vit seul.

Eloge de l’ennui, le film ne va pas très loin dans son propos et l’on se demande même un peu où il va et pourquoi. Like Someone in love est un film sans enjeu dramatique et qui s’attache a accompagner tranquillement une tranche du trivial quotidien de son héroïne. Kiarostami ne fait que rendre compte de la solitude de ces personnages mais de manière creuse et vaine. Reste que les errements de la jeune héroïne sont tout à fait attachant, quand bien même elle sait aussi se rendre agaçante, par sa profonde superficialité.

Mis en scène de manière très élégante, Like someone in love bénéficie ainsi d’un bel écrin. L’ambiance lounge, apaisante et même séduisante, ne suffit pas à faire l’intérêt d’un film qui s’étire dans chaque séquence au maximum pour, au final, durer deux heure pleines. Pour ne rien raconter du tout, ou bien vraiment pas grand chose, c’est un peu beaucoup.

B.T

Like someone in love **1/2

Email

Laisser une réponse