Woody, un garçon de 13 ans, vit à Baltimore avec son oncle Vincent et sa grand-mère. Vincent vient tout juste de sortir de prison et est décidé à se ranger des voitures. Alors que, depuis sa libération, une guerre des gangs ensanglante les rues de la ville, lui souhaite monter légalement sa propre affaire, un restaurant sur le port qui sera un peu plus qu’une énième baraque à crabes.
Luv est le récit improbable de la journée décisive que va vivre Vincent (Common), en compagnie de Woody. Vincent veut faire de Woody un homme, lui apprendre le business. Le premier rendez-vous à la banque se passe moyennement bien. Vincent doit trouver 22 000 dollars pour lever une hypothèque s’il veut que la banque consente à lui prêter la somme nécessaire pour établir son commerce. Son dossier est jugé solide et Vincent craint qu’une occasion en or de se construire un avenir ne lui file sous le nez. Face à l’urgence, il ne trouve alors rien de mieux que de renouer avec ses anciens boss. Lui qui voulait monter un restaurant spécialisé dans le crabe va directement mettre le nez dans le panier…
Sheldon Candis présente le film comme inspiré de sa propre jeunesse. Dans quelle mesure, on ne sait pas, mais – et même si la réalité dépasse régulièrement la fiction – on a beaucoup de mal à croire en cette histoire. Woody est un garçon au caractère bien affirmé, naïf mais pas trop, et qui apprend super vite. En quelques heures, puisque le film se déroule sur 24h, il va successivement apprendre à conduire une Berline Mercedès, à viser et tirer avec une vraie arme à feu, et mener avec force et conviction les discussions avec un chef de gang de la drogue. C’est tout de même beaucoup. Finalement, Sheldon Candis empreinte le même parcours que son personnage. Comme Vincent, il est porté par les plus nobles intentions, mais il prend systématiquement les mauvaises décisions, s’embourbe dans un grand n’importe quoi, et échoue in fine de manière un peu pathétique.
Benoît Thevenin