Miss Lovely d’Ashim Ahluwalia (2012)


Dans les bas-fonds de Bombay à la fin des années 80, deux frères tournent illégalement des films de série Z qu’ils revendent à des petits cinémas à travers l’Inde. La relation entre eux deux est inégale. L’un dirige vraiment les affaires, l’autre agit discrètement est en sous main. Leur rivalité prend davantage d’ampleur lorsque le plus timide commence à fréquenter une belle actrice promise au rôle de Miss Lovely, une production erotico-horrifique. La tension est d’autant plus forte que les comédiennes des films qu’ils tournent ont tendances à disparaître…

Jusque là réalisateur de documentaires, Ashim Ahluwalia signe avec Miss Lovely son premier long-métrage de fiction (découvert à Un Certain regard 2012). Le cinéaste s’est inspiré du cinéma psychédélique des années 70 à tel point que son film semble directement provenir de cette époque. Tout l’intérêt réside alors là, dans la facture esthétique du métrage et l’ambiance mystérieuse que le cinéaste installe. Miss Lovely se déroule sur un rythme étrange, apaisé mais troublant, avec peu de dialogues, de rares scènes d’actions et une construction narrative très elliptique.

Miss Lovely ressemble à un film d’exploitation érotico-kitch des années 70-80, mais traité de manière rigoureuse et sérieuse et sans aucune volonté de pastiche. Le film parait finalement n’être qu’un exercice de style – plutôt réussi en l’occurrence – même si la démarche arty du cinéaste agace quelque peu. Le film se déroule selon  un rythme très routinier et à la longue pesant. Miss Lovely manque d’ambition narrative, comme si l’histoire n’était qu’un prétexte à la mise en images du cinéaste. Ni la rivalité entre les deux frères, ni la relation amoureuse qu’entretient le plus jeune ne sont véritablement traités. C’est vraiment dommage car le film a un vrai cachet, qui fait regretter qu’on ne nous en offre pas davantage.

B.T

Miss Lovely **1/2

Email

Laisser une réponse