Hwang et Jung, anciens camarades au collège, se retrouvent 15 ans après s’être perdus de vue et se remémorent cette période commune de leurs vies. Leurs souvenirs ne sont en rien de nostalgiques, tous deux ont été les souffre-douleurs des caïds de la classe. Brimades et humiliations étaient leur quotidien jusqu’à ce que Chul, un élève discret et solitaire, décide de leur venir en aide et de les défendre. Chul répond à la violence par plus de violence. Selon lui, pour vaincre les tortionnaires, il faut les dépasser dans la méchanceté et la perversité. C’est donc dans cette spirale délétère d’escalade de violence que sombrent Hwang et Jun, entraînés par leur charismatique leader, Chul.
L’animation coréenne est assez peu connue en France et bien peu représentée à côté de la géante production de son voisin nippon. Quelques films sont toutefois sortis dans les salles françaises comme Mari Iyagi (Lee Sung-gang, 2002), Oseam (Baek-yeop Sung, 2003) ou encore Wonderful Days (Kim Moon-Saeng, 2004). A l’inverse de ces films, grosses productions locales, aux ambitions internationales, The King of pigs est une petite œuvre indépendante, réalisée pour moins de 100 000 $, et le premier long métrage de Yeun Sang-ho.
Le film rappelle quelque peu le cinéma de Park Chan-wook et notamment son film majeur, Old Boy (2003). L’histoire de The King of pigs s’en rapproche en cela qu’elle place ses personnages adultes au cœur d’un traumatisme lié à leurs expériences scolaires communes. Et c’est un traumatisme total, qui n’est pas uniquement psychologique mais qui se traduit aussi dans les corps et dans la violence des rapports entre les personnages. On retrouve cette même noirceur jusqu’au boutiste, sans aucun espoir, où chaque scène est forcément pire dans l’horreur que la précédente, et où aucun personnage n’est à sauver, tous gangréné par le vice de la violence et de la perversité.
S’il faut reconnaître au film une qualité c’est donc bien celle-ci, cette absence totale de concession dans le désespoir poisseux de son récit. Souvent le film parvient à ses fins, c’est-à-dire qu’il met mal à l’aise le spectateur face à tant de tragédie et d’horreurs. Par cette accumulation jusqu’à l’absurde de violence psychologique, le cinéaste finit cependant par presque dédramatiser son propre film et le rendre totalement abstrait. Cela fonctionnait avec J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon, autre film coréen sorti lui en 2011, qui avait la même propension à la violence extrême mais qui le faisait avec une certaine distance, presque comique et cartoonesque. Malheureusement, ce King of Pigs manque de cette distance, il reste trop littéral, trop convaincu de sa propre solennité tragique, et cette débauche d’hystérie et de retournements vicieux finit par épuiser.
Il faut dire que le film n’est pas non plus aidé par une animation on ne peut plus rudimentaire et visuellement très ingrate qui, bien que s’accordant parfaitement avec le sujet, lasse très vite. La mise-en-scène ne profitant jamais véritablement du médium animation pour proposer quelque chose de différent ou d’inventif, le spectateur n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, d’autant que le rythme très indolent n’est pas dès plus attirant.
Sans doute que le film fait parler de lui par son approche extrême des relations scolaires et son désespoir décomplexé. Il est efficace dans cette spirale sombre et sans espoir, et parvient à mettre vraiment mal à l’aise. Mais on en sort presque écœuré, un peu dégouté même, et avec l’envie de regarder un bon Miyazaki pour se remonter le moral !
Grégory Audermatte
Excusez de ce message… Mais c’est important pour la liberté d’expression… Rose Bosch m’a assigné en justice via OverBlog il y a quelques semaines. Rose Bosch a perdu et déboutée de toutes ses prétentions… Mais chose hallucinante ! J’apprends aujourd’hui que la réalisatrice de « La rafle » fait appel du jugement !!!
Il y aura donc une autre audience ! Cette fois-ci il faut se faire entendre et réagir sur la toile et notamment sur la cinésphère.
Besoin de soutien et surtout créez du BUZZ !
http://www.selenie.fr/article-hallucinant-rose-bosch-fait-appel-du-jugement-107782769.html