Il faut s’y faire, Jean Dujardin est un vrai excellent acteur, un type qui ne triche pas, qui ne se prend pas la tête, s’amuse et nous amuse ; un type frais et dispo qui permet qu’un vent nouveau souffle sur le genre (si tristement) comique à la française.
Le film se distingue d’abord par l’exceptionnelle (dans le sens très rare) ambition visuelle du cinéaste. Michel Hazanavicius – un des auteurs, avec Dominique Mezerette, du culte La Classe américaine, possède un sens du comique et du rythme, assez incontestable. Et le fait qu’il réalise ce film avec autant de brio, avec autant d’audace, n’enlève donc rien à son mérite.
Il fallait l’oser, réaliser ce film en cinémascope. Et ce pari est largement gagné car ce choix n’est pas gratuit. Cela ajoute au spectacle comique. Surtout, Hazanavicius réussit à recréer une ambiance typique des années 50 et du cinéma des 50’s. Nous devons ça à l’esthétique des décors, la bande son bien sûr, mais aussi, par exemple, tous ces plans en transparence, tourné en studio avec des personnages immobiles et des décors qui défilent sur un écran derrière.
Et puis, bien sûr, il y a Jean Dujardin. Le rôle était quelque part fait pour lui. Difficile d’imaginer quiconque, parmi les acteurs français d’aujourd’hui, capable d’incarner avec autant de réussite ce personnage. OSS 117 à la classe d’un Bond mais se distingue par son incroyable naïveté. Toute l’expression corporelle de Dujardin est ainsi travaillée pour que le comique jaillisse de cette opposition entre le sérieux et le ridicule. Les OSS girls (Bérénice Béjo et Aure Atika) donnent elles une réplique parfaite.
OSS 117 est une vraie réussite, une aubaine pour le cinéma français. Et les producteurs, pour une fois, auraient bien tord de ne pas confier à cette même équipe un nouvel épisode des aventures de cet espion bien particulier capable entre autres, de raviver le souvenir d’un président que personne ne connais plus, René Coty.