Mange, Ceci est mon corps de Michelange Quay (2008)

Haïti, pays de la Francophonie, est l’un des pays les plus pauvre au monde. Nous avons rarement des nouvelles cinéphiles en provenance de cette île des Antilles qui se partage avec la Républicaine Dominicaine. Le film de Michelange Quaye arrive pourtant quelques mois après celui de Claudio Del Punta, Haïtie Chérie.

Michelange Quay vit à Paris mais est originaire de Haïti. Il a réussi a convaincre Sylvie Testud et Catherine Samie, actrice de la Comédie Française, pour ce très personnel film, son premier-long métrage. Mange, Ceci est mon corps est un film atypique et difficilement racontable. On ne le fera d’ailleurs pas car le film doit être vécu pas raconté. Chacun le racontera d’ailleurs à sa manière. Michelange Quay ne nous invite pas à voir un film narratif.


Mange, Ceci est mon corps est une oeuvre onirique, sans doute très inspirée par la Bible, et une expérience sensorielle. Le film est impressionnant formellement avec un travail immense de composition des cadres. Tout le métrage se construit sur le contraste entre le noir et le blanc. L’homme noir, la femme blanche. Le mélange, l’entremêlement entre noir et blanc. En clair, Mange, Ceci est mon corps est un film Noir et Blanc en couleur. L’expérience est assez perturbante, parce que singulière, mais le film est envoûtant, captivant, par sa succession de tableaux somptueux et étranges.


Si le film est une véritable expérience sensorielle, c’est aussi par le spectaculaire travail sur le son. Mange, Ceci est mon corps est un film que l’on ressent d’abord, qui laissera beaucoup de monde sur le bas-côté, mais qui captera l’attention des autres, les obligera à une réflexion forcément très personnelle. Le film ne peut s’adresser qu’a ceux qui sont sensibles aux audaces, aux tentatives d’un cinéaste qui construit son art en dehors des sentiers rebattus, simplement profond et personnel.

B.T


Mange, ceci est mon corps – Note pour ce film :

Sortie française le 22 octobre 2008


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