Un dîner entre amis se déroule tranquillement jusqu’à ce que l’un des convives soumette une devinette. Personne ne quittera la table avant que la solution soit trouvée.
Tourné en 2 nuits et en noir & blanc, Tous à table est déjà un petit miracle. Si l’on essaye de se projeter dans le contexte du plateau de tournage, on se dit que l’espace pour tourner dans se salon au milieu de huit invités devait être assez exigu. Mais Ursula Meier, forte d’un vrai sens du cinéma, d’un montage habile et malin, arrive à nous tenir en haleine la demi-heure que constitue le métrage. Une petite prouesse tant l’exercice est quand même sur le papier casse-gueule. Sauf que là, tout marche parfaitement : le dispositif de mise en scène semble parfaitement rodé, les comédiens sont tous parfaits dans leurs rôles et l’équilibre de la dramaturgie est magnifiquement tenu.
Le spectateur est invité lui même à s’impliquer dans le film. Nous sommes comme forcés de trouver nous même la solution avant les invités. C’est un jeu qui est très banal pour les spectateurs que nous sommes. Devant n’importe quel polar, on est comme poussé naturellement à vouloir deviner l’identiter du coupable. A charge au réalisateur de nous surprendre. Et là, le jeu marche magnifiquement.
L’obsession des convives amène les personnages au bord de la rupture en même temps que cette obsession se décline chez les spectateurs, de fait maintenus en haleine. La conclusion est évidemment parfaitement bête et un pied de nez magnifique au cinéma auteurisant et psychologique.