Pas tout à fait convaincus par « The Pleasure of being robbed », « Go Get Some Rosemary », nouveau long-métrage des même auteurs, nous séduit.
Il y a quelques semaines sortait en salle The Pleasure of Being Robbed de Joshua Safdie. Le film ne nous avait pas totalement convaincu mais il y avait quelque chose quand même pour nous charmer, pour nous donner envie de se plonger encore dans l’univers urbain new-yorkais du cinéaste. Josh s’est cette fois associé à son frère Benny et signe un film très proche du précédent. The Pleasure of Being Robbed rappelait un toute petit peu A bout de souffle pour la fuite en avant de son héroïne, mais aussi et surtout John Cassavetes pour ce New York filmé à l’arrache. Il y a là toute une tradition du cinéma new-yorkais fauché, dont Cassavetes est comme un inspirateur, mais que l’on retrouve chez beaucoup d’autres cinéastes indé new-yorkais, d’Abel Ferrara – lequel fait un caméo dans Go Get Some Rosemary – à Amos Kollek etc.
Le style est ici exactement le même que dans The Pleasure of Being Robbed. Une même ambiance 70’s – sans doute à cause du grain de l’image, de la qualité du son – une même caméra à l’épaule qui suit ses personnages et arrache comme un fragment d’un quotidien individuel au New-York foisonnant.
Cette fois, la caméra suit Lenny, un père en galère, projectionniste de son état, et qui fait de son mieux pour s’occuper de ses deux enfants turbulents. Il est divorcé et son droit de garde est menacé. En parallèle, Lenny entretient une relation avec une jeune femme interprété par Eleonore Hendricks, laquelle était l’héroïne de The Pleasure of Being Robbed et qui ici rappelle furieusement la jeune Anna Karina (impression très personnelle).
L’esprit Cassavetes est plus que jamais là et l’on suit avec un véritable intérêt ce petit bout de cinéma à fleur de peau, joli, plein de vie et d’émotion. On est loin de la posture simplement arty que l’on a cru percevoir dans le précédent film de Josh Safdie et on a cette fois une réelle empathie pour le personnage principal.
The Pleasure of Being Robbed ne nous avait pas convaincu mais l’on devinait tout de même un certain talent. Avec Go Get some Rosemary, on en a un bel aperçu en même temps qu’un vrai coup de coeur pour le film.
Benoît Thevenin
Lenny and the kids – Note pour ce film :
Sortie française le 28 avril 2010
voilà un avis qui donne vraiment envie, surtout que moi j’avais déjà bien aimé « the pleasure… »
allez je vais me précipiter de voir celui là !