Here de Ho Tzu Nyen (2009)

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Plasticien avant d’être cinéaste, Ho Tzu Nyen signe là son premier long-métrage.

Here désigne un hôpital psychiatrique, un nom qu’il faut considérer en opposition avec There, là bas, l’extérieur. Le film est un objet étrange, entre fiction et documentaire, avec un traitement qui frôle l’expérimental. On y est pas tout à fait, juste le film est intéressant sur un point essentiel, sa bande-son. Tout l’environnement sonore du film est conçu pour coïncider avec l’état mental des patients, et d’un en particulier. C’est autour de lui – un homme d’une quarantaine d’année et muet qui vient d’assassiner sa compagne, ce qui lui vaut son internement – que le cinéaste concentre l’essentiel de son attention.

L’hôpital lui même est un endroit étonnant. La seule thérapie proposée est une cure par vidéos. Il y a quelque chose de très intriguant dans ce procédé. Les patients sont filmés, parfois invités à rejouer des scènes déjà vécues telles la reconstitution du crime qui leur vaut d’être enfermé. Ils interviennent aussi au moment du montage des vidéos et assistent à des projections, en présence des autres patients, de leurs films. C’est un peu comme si le réalisateur nous invitait à considérer le cinéma comme moyen thérapeutique pour soigner nos névroses. Cela dit le film distille une ambiance trouble et malsaine, notamment du fait des expérimentations sonores décrites plus haut, et qui place le spectateur dans une situation peu confortable.

Here est un objet un peu insolite, un film qui adopte des partis pris assez radicaux (le film se voit comme un document d’étude clinique). En clair, le film est assez bizarre pour nous abandonner à un sentiment plus que mitigé.

Benoît Thevenin


Here – Note pour ce film :


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