Les Femmes de mes amis (Jal Aljido Motamyunseo) de Hong Sang-soo (2009)

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Revenu de son diptyque (« Woman on the beach »/« Night & day »), Hong Sang-soo se met de nouveau en scène avec pas mal de dérision dans son nouveau conte de cinéma.

Le cinéma coréen se porte plutôt bien ses dernières années et Hong Sang-soo fut un des premiers à se faire connaître et aimer jusque chez nous, dès le milieu des années 90.  Au départ, la curiosité venait de ses titres à rallonges et quelque peu intrigants : Le jour où le cochon est tombé dans le puits, La Vierge mise à nue par ses prétendants… La curiosité aura été bien satisfaite, avec des films intellos souvent drôles et mis en scène avec élégance.

Les personnages principaux du cinéma de Hong Sangs-oo sont souvent des réalisateurs (La Vierge mise à nue, Conte de cinéma, La Femme est l’avenir de l’homme) ou assimilés. Hong Sang-soo ne cherche pas à nous tromper, on devine bien évidemment qu’il se raconte en partie à travers ses films. Ils confie une part de ses anecdotes personnelles, ses rencontres, ses doutes, ses frustrations, la médiocrité du quotidien etc. Le talent de Hong Sang-soo, c’est d’abord, malgré ça, d’être assez subtil, assez fin, pour ne jamais être pompeux ou prétentieux.

Dans Les Femmes de mes amis, le héros est encore un réalisateur, un cinéaste coréen réputé auteur de films confidentiels et intellos mais qui lui confèrent un certain prestige. Dans la première partie, Ku (c’est son nom) débarque dans un festival de cinéma pour lequel il est là en fonction de juré. Tout de suite, les égos sont flattés, les compliments pleuvent, les jeunes et jolies actrices se pressent autour de lui dans l’espoir d’attirer l’attention et d’obtenir un rôle. Cette partie du film est la plus intéressante. On sourit beaucoup, le ton est léger et on reconnaît tout ce qui fait le charme des films du cinéaste. Comme d’habitude, les rivalités sentimentales pointent, ça marivaude beaucoup et souvent autour d’une table et de quelques bouteilles.

La seconde partie du film ne ressemble pas à autre chose mais l’humour marche un peu moins, malgré cette faculté qu’a Hong Sang-soo d’insuffler toujours un moment potache ou absurde lorsqu’on ne le soupçonne pas. Reste que le film s’essouffle un peu, le marivaudage épuise, d’autant que le film est assez long (2h05). La conclusion est quand même géniale et nous arrache un dernier sourire.

Benoît Thevenin


Les Femmes de mes amis – Note pour ce film :

Sortie française le 5 mai 2010

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Aucun commentaire sur “Les Femmes de mes amis (Jal Aljido Motamyunseo) de Hong Sang-soo (2009)”

  1. Rob dit :

    Un de ces jours, faudra que je devienne physionomiste. On était une fois de plus dans la même salle…

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