Adieu Gary de Nassim Amaouche (2009)

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Auteur de « De l’autre côté », un court-métrage remarqué et primé dans de nombreux festivals en 2003, Nassim Amaouche réalise avec « Adieu Gary » un premier long-métrage plutôt original et qui dénote tout son talent.

Malgré sa simplicité apparente, Adieu Gary est un film qui brasse de nombreuses questions. Le film est enrichit d’un contexte social lourd, la fermeture d’une usine qui explique probablement la désertion du village. Cela participe de l’ambiance un peu crépusculaire autour du film. Il faut dire qu’Adieu Gary tient sa singularité à l’originalité de son traitement. Nassim Amaouche a conçu son film selon les codes du western, non pas qu’il les respecte véritablement, mais parce qu’il les détourne adroitement. Tout le travail de décor est déjà constitué pour nous ramener à cet univers des western : une voie ferrée, des paysages arides, une rue principale qui est le théâtre de toute l’intrigue et des personnages avec des valeurs et qui rappellent un peu, de loin quand même, les figures du western.

Si le film est conçu dans cet esprit là c’est parce que le Gary du titre renvoie à Gary Cooper, acteur culte du genre et héros notamment de Vera Cruz de Robert Aldrich. Un des personnages d’Adieu Gary est un jeune garçon solitaire et mutique qui passe ses journées assis sur une grosse valise au milieu de la rue principale, à attendre on ne sait quoi. Le soir, il rentre chez lui et regarde les films de Gary Cooper. Autour de lui, d’autres personnages gravitent bien sûr. Sa mère (Dominique Reymond) entretient une relation avec le voisin (Jean-Pierre Bacri), lequel voit l’un de ses deux fils revenir au bercail après un séjour en prison (Yasmine Belmadi).

Adieu Gary explore à travers la relation père/fils diverses questions dont le rapport aux origines, le rapport au travail etc. Ainsi, sans trop avoir en l’air, Adieu Gary est un film qui nous touche, qui nous chuchote des choses. Le ton est à une certaine légèreté, ne serait-ce par le décalage induit par l’aspect western du film, et aussi parce que l’on sourit beaucoup. Les personnages évoluent dans une relative insouciance et pourtant, à y regarder de plus près, tout le village est à l’arrêt, comme coincé.  Le film est le récit de ce passage, de quelque chose d’immobile à un espoir qui renaît enfin, même si ce n’est d’un côté comme de l’autre de l’intrigue, que par un prétexte quelque peu utopique ou naïf.

Voila un bien joli petit film, charmant à tout point de vue, sensible, humain et en plus original. Une bien belle découverte.

Benoît Thevenin


Adieu Gary – Note pour ce film :

Sortie française le 22 juillet 2009

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Aucun commentaire sur “Adieu Gary de Nassim Amaouche (2009)”

  1. ZDC dit :

    Salut, je découvre tout juste ton blog que je trouve, ma foi, fort sympathique.

  2. Benoît Thevenin dit :

    Merci ! :).

    J’en profite pour te dire bienvenue. J’espère que tu continueras de trouver ton bonheur ici ;).

    Au plaisir.

    B.T

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