Charlie et la chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory) de Tim Burton (2005)

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De Batman à Sleepy Hollow, l’univers de Tim Burton semblait à la fois désenchanté et emplis de merveilles. Depuis quelques années, Burton à donner une autre dimension à sa filmographie. Son univers est désormais plus coloré, plus naïf aussi mais la magie opère encore et toujours. Big Fish à largement divisé les fans de ses précédents films. L’adaptation de Charlie et la Chocolaterie, dès les premiers teasers, laissait entrevoir une continuité par rapport à ce film là et rendait l’attente, pour les uns et les autres, à la fois perplexe et enthousiaste.

Personnellement, le livre de J. Dahl – dont ce film est l’adaptation – est, quelque part, le livre de mon enfance. Et je ne suis pas seul dans ce cas. Charlie à la Chocolaterie est peut-être le livre pour enfants par excellence.

Tim Burton était sûrement le seul – peut-être avec Spielberg malgré tout – à pouvoir mettre en image ce monde là, restituer toute la magie, toute la poésie et tout l’humour que renferme cette histoire. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que Burton se soit intéressé à cette histoire, lui qui s’est toujours intéressé à des personnages marginaux et a extériorisé la poésie tragique de leurs existences. Willy Wonka, comme Charlie, sont deux marginaux typiques du monde de Tim Burton.

Le cinéaste à scrupuleusement respecté le livre, l’adaptation est on ne peut plus fidèle. Là où l’on retrouve la patte Burtonienne, ailleurs que dans les thèmes que renferme cette histoire, c’est évidemment dans le visuel. On peut ainsi, par exemple, évoquer la maison de la famille de Charlie. Elle évoque largement le travail de Burton sur les décors depuis ses premiers courts-métrages (cf Vincent par exemple).

Charlie dans la chocolaterie est donc aussi dans lignée, on l’a dit, de Big Fish, le précédent long-métrage du cinéaste. Big Fish était comme un virage dans sa filmo, et Burton poursuit dans cette voie. On retrouve donc un monde chatoyant, très coloré. On est passé du désenchantement au merveilleux pur. Il y a un renversement évident, d’ailleurs confirmé par Les Noces Funèbres l’écho évident à L’Etrange Noël de Mr Jack (réalisé par Henry Selick il faut malgré tout le rappeler).

Dans ses premiers films, Burton dressait le portrait de personnages désespérés et laissait peu à peu découvrir la beauté qui recelait en eux. Là il s’agit un peu du contraire. Les personnages Burtoniens, désormais sereins en apparence, laissent apparaître des blessures profondes. Au final, tous ces personnages sont malheureux et c’est bien en cela qu’ils se ressemblent tous.

Charlie et la Chocolaterie et tout simplement beau, une incitation au voyage, à la rêverie.

Benoît Thevenin


Charlie et la chocolaterie – Note pour ce film :

Sortie française le 13 juillet 2005

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