Pearl Harbor est un film qui dure 3h bien pesées mais aussi bien pesantes. Une sorte de roman-photos sur pellicules, dégoulinant de bons sentiments mièvres, raté de par le fond mais aussi de par la forme, d’un militarisme assez répugnant, et d’un patriotisme exacerbé et outrancier qui dépasse en tous points les bornes de la décence. Le spectateur – européen en tous cas – est pris pour un idiot, pour rester poli.
le nanar épileptico-mieleux de Michael Bay nous informe sur deux point précis :
1/ Seul deux hommes se sont battus contre les japonais et ont fortement contribués à éliminer ces derniers avant qu’ils ne détruisent le peu de choses qu’il restait sur l’île.
2/ Michael Bay veut raconter une histoire mais il n’a absolument pas, nous en avons là l’ultime preuve, le talent nécessaire pour le faire.
Alors oui, les 40 minutes de ladite bataille sont extraordinaires, visuellement parlant. Un festival de pyrotechnie à couper le souffle. Il faut quand même voir ça.
Mais il n’y a pas grand chose d’autre à sauver ici, et lorsqu’on voit avec quel absurdité, quelle débilité certaines scènes se déroulent (comme par exemple celle où Roosevelt “prouve” que dans la vie tout est posible), on ne peut qu’être déçu, effondré, désespéré de se rendre compte qu’un tel sujet, qui aurait pu donner une oeuvre aussi forte que Il faut sauver le Soldat Ryan ou La Ligne Rouge, se retrouve n’être qu’un ramassi de clichés baveux cousus les uns aux autres avec l’extraordinaire finesse, l’infini talent d’un bon gros et définitif tacheron hollywoodien. Dommage.
Le film passe dimanche sur TF1… il rentre parfaitement dans le cadre de la mission asservie à la chaîne de rendre le cerveau de ses spectateurs disponible et réceptif aux messages publicitaires. A noter d’ailleurs cette scène immensément pathétique ou l’infirmière se sert d’une bouteille de Coca-Cola pour opérer une transfusion…
B.T
Pearl Harbor – Note pour ce film : 0