Comme pour « Panique au village », autre film présenté à Cannes et dérivé d’une série animée à succès programmée sur Canal +, je ne connaissais que de réputation les « Lascars ». L’univers m’était donc jusqu’alors étranger et c’est avec un regard totalement neuf et simplement curieux que j’ai pu découvrir « Lascars ». Et quel régal !
Autant Panique au village, dans sa version long-métrage, ne tient pas la durée, autant Lascars est hilarant du début à la fin. Lascars a tout pour devenir instantanément culte : des répliques imparables, un humour corrosif, et une peinture de la jeunesse actuelle des banlieues parisiennes assez bienveillante mais qui ne fait pas pour autant dans la dentelle.
Le film verse évidemment dans la caricature mais en découle une certaine justesse. Cela dit, ce qui compte avant tout, c’est l’efficacité de l’humour et on est particulièrement bien servit. Le casting des voix compte à peu près ce qui se fait de mieux comme acteur/humoriste culte dont l’image est associée à la banlieue et à la culture hip hop. Ils s’amusent, ils s’éclatent même et… nous avec eux. Les personnages correspondent en plus idéalement aux voix, comme s’ils étaient littéralement les déclinaisons animées des personnages qui ont fait le succès de chacun de ces acteurs. Le duo de lascars doublés par Omar et Fred est particulièrement excellent, mais les autres sont au même niveau et… le casting à de l’allure : Vincent Cassel, Gilles Lellouche, Eric Judor, François Levantal, Vincent Desagnat etc.
Lascars ne vaut pas seulement pour son seul humour, son sens de l’ironie et son rythme toujours tenu. Non, Lascars est aussi un film éblouissant du simple point de vue formel. Dès les premières images, on est épaté par la richesse visuelle, le style plutôt singulier de l’animation (mélange de 2D et de 3D), laquelle est évidemment imprégnée des références de la culture urbaine. La B.O hip-hop, excellente elle aussi, participe évidemment de cette richesse là.
L’idée était exquise de faire un long-métrage avec ces Lascars. Le pari est mieux que réussi. Le film est brillant, drôle, revigorant et se porte très fièrement et immédiatement en référence majeure de la culture urbaine. Lascars a un esprit « délire entre potes », sera d’autant plus apprécié s’il est justement vu entre potes, en tous les cas on vous promets un grand moment d’humour, et même un grand moment d’animation et de cinéma tout court.
Avec Les Beaux Gosses, actuellement à l’affiche aussi, le cinéma français apporte la preuve d’une certaine santé, prouve qu’il sait être audacieux, réellement drôle, et artistiquement intéressant. La cible visée est la même : un public jeune qui se reconnaît dans les personnages de ces films, bien qu’ils n’aient rien à voir. A eux deux, ils dessinent quand même, et chacun dans son style, un portrait divinement drôle de la jeunesse française. Ne soyez pas sceptiques, l’excellence de ces films est garantie.
Benoît Thevenin
Lascars – Note pour ce film :
Sortie française le 17 juin 2009
Oui c’est pas mal, le final chanté est excellent, mais pour qui connaît la série (déjà doublée par cassel en tony merguez), c’est un peu décevant.
Vincent Desagant est égal à lui même, en dessous de tout.
Savoureux fut le décalage dans la compréhension de certains dialogues entre des personnes comme moi et des jeunes à casquette (je schématise…). Très drôle, percutant et une bande son ad hoc. Et depuis, je ne traverse que quand le petit bonhomme est vert ! (Vincent Cassel a dû beaucoup plus s’amuser sur ce film que sur Ice Age 72 !)
Ca c’est certain, Vincent Cassel à du bien plus s’éclater sur ce film !
Je suis enchanté que ce film existe et réconcilie une partie du public avec la « culture banlieue ». Et la bande-son est effectivement excellente 😉
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