Eldorado de Bouli Lanners (2008)

Acteur formidable, souvent bourru, souvent vu auprès de Poelvoorde (Les Convoyeurs attendent, Cowboy etc.), Bouli Lanners est aussi un cinéaste incontournable. Incontournable depuis la découverte en 2005 de Ultranova, son premier long-métrage, un objet loufoque complètement irrésistible, passé malheureusement inaperçu mais pour lequel on garde un souvenir à la hauteur du plaisir alors immédiatement ressenti.

Cannes lui a offert une belle tribune en sélectionnant Eldorado, son second long-métrage, pour la Quinzaine 2008. Avouons le, Eldorado n’est pas vraiment le film que l’on s’attendait à voir… ce qui ne nous a pas empêché d’adorer au-delà de nos espérances.

Drôle, Eldorado l’est souvent, dès son ouverture ou un concessionnaire un peu minable débusque un cambrioleur encore plus pathétique, planqué sous son lit. Mais Eldorado est surtout infiniment sensible. Ce road-movie totalement improbable, est ponctué de cocasserie drôlatiques, de rencontres inquiétantes, absurdes et délicieuses (Philippe Nahon, « Alain Delon » etc.). Mais ce qui compte au final, c’est que tous ces personnages sont paumés, pas méchant pour un sous, mais tellement paumés qu’ils vont, viennent, repartent, s’abandonnent et se retrouvent, sans déchirement ni passion, avec une nonchalance désespérante, mais qui en dit beaucoup, en fait, sur la richesse des gens simples. A chacun son eldorado.

B.T


Eldorado – Note pour ce film :
Sortie française le 18 juin 2008


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