L’Interprète (The Interpreter) de Sydney Pollack (2005)

L’interprète rappelle les plus fameux thrillers politiques des 70’s et tient, d’ailleurs, plutôt bien la comparaison. Malgré quelques raccourcis un peu faciles, le film de Sydney Pollack, par son ton, son habileté etc. est d’une efficacité redoutable.

L’interprète se situe effectivement dans la droite lignée de Klute, Les Hommes du présidents où encore Conversation secrète et Les Trois jours du Condor de, d’ailleurs, Pollack déjà…

Passionnant d’un bout à l’autre, L’interprète est aussi en phase avec son temps et offre un regard lucide sur l’état du monde aujourd’hui.

Sydney Pollack économise l’action au bénéfice des mots. C’est bien là toute la substance et toute le propos du film. La démocratie ne doit pas s’instaurer par le choix des armes mais  par le choix des mots. Le film à ainsi pour cadre l’ONU et l’accent est mis sur sa noble mission que l’on souhaite tous, il faut l’espérer, perdurer.

Cette image de l’ambassadeur Français particulièrement incisif n’est d’ailleurs pas sans rappeler le fameux discours de Dominique de Villepin lors d’une réunion du conseil de sécurité sur la question de la guerre en Irak.

Ainsi, donc, L’interprète prend place – et position – dans un contexte où l’ordre du monde est fragile et ses institutions encore plus fragilisées. Pour un film hollywoodien, L’interprète est d’autant plus béni. On sait Hollywood pragmatique et ce n’est pas des envolés humanistes qui ont permises la production de ce film. Difficile cependant de faire là la fine ouche…

Par ailleurs, le portrait psychologique des deux personnages principaux est assez fin et crédibilise d’autant mieux cette histoire. Nicole Kidman et Sean Penn sont excellents. Ils humanisent une œuvre vraiment sincère, forte, intelligente et importante.


L’Interprète – Note pour ce film :

Sortie française le 8 juin 2005

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