X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood (2009)

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Les producteurs de la Fox semblent avoir compris comment continuer à exploiter le filon de leurs sagas à succès sans proposer de suite : en nous servant une variation sur un des personnages principaux (généralement celui qui a le plus plu au public), le spin-off. Dans le cas de ce X-Men Origins, il s’agit de dépeindre le passé de Wolverine (et prochainement de Magneto). Le projet avait de quoi être alléchant, mais loin de nous offrir une vision noire et sans concession du membre le plus féroce et brutal des X-Men, Gavin Hood nous sert un Wolverine adouci et assagi, ce qui n’était pas la meilleure des idées.

Dans cet épisode en solo, après avoir traverser un siècle d’histoire avec Victor Creed (son frère) Logan, alias Wolverine, intègre le programme Weapon X, composé d’autres mutants comme Wade Wilson (qui deviendra le Deadpool) ou L’Agent Zéro et dirigé par William Stryker. Il finira par quitter le programme pour se retirer avec la belle Silver Fox. Après l’assassinat de celle-ci, Logan, fou de chagrin, accepte l’offre de Stryker de devenir une arme indestructible, en recouvrant tout son squelette d’adamantium. Ce n’est qu’alors qu’il deviendra la bête furieuse que nous connaissons.

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Le défaut principal du film réside dans un scénario fourre-tout, se contentant d’accumuler les scènes d’action (très lisibles au demeurant) sans jamais prendre le temps de développer ses personnages (sont-ils trop nombreux ?). Quand on sait que la première version du script a été écrite par David Benioff (auteur du 24 heures avant la nuit de Spike Lee), on aurait pu s’attendre à un développement un peu plus vaste, à des protagonistes plus amples (le survol de personnages comme Deadpool, Gambit ou Silver Fox est assez déconcertant). Mais voilà, on sent les réécritures et les concessions du metteur en scène pour édulcorer l’univers afin de le rendre plus accessible. Si le médiocre X-Men, l’Affrontement Final de Brett Ratner avait la fâcheuse manie de tourner en dérision la franchise profonde et pleine d’humanité démarrée par Bryan Singer, X-Men Origins : Wolverine semble s’évertuer à n’être qu’un film pour adolescent, gommant toute la noirceur qui faisait la force des deux premiers opus. Les exemples abondent : la souffrance de Logan au moment de sa transformation n’est jamais ressentie (contrairement aux flashbacks de son passé qui ponctuaient X-Men 2), Silver Fox n’est ni vraiment morte, ni vraiment traîtresse (sa pauvre sœur a été enlevée par Stryker, allons bon !), Logan est accueilli par un charmant couple de vieilles personnes et casse un lavabo avec ses griffes de métal, Victor Creed ne se révèle pas si méchant que ça, très peu de mutants meurent…

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Heureusement, le film nous offre quand même quelques moments excitants, comme la première scène mettant en scène les pouvoirs Wade Wilson et de l’Agent Zéro, la poursuite moto contre hélicoptère, la rencontre entre Wolverine et Gambit « I know who you are, Gambit », ou encore l’alliance entre Logan et Victor Creed pour combattre le Deadpool (sorte de Wade Wilson zombie sans bouche, accumulant les pouvoirs de tous les autres mutants, à l’instar de Sylar dans la série Heroes).

En ce qui concerne la mise en scène, elle est propre, soignée mais sans audace (on se rappelle tous de la scène d’ouverture de X-Men 2 avec l’attaque de Diablo, qui nous avait laissé pantois), se reposant sur des acquis sans jamais prendre de gros risques. Les multiples affrontements entre Logan et Victor ont tendance à manquer de panache (ce qui n’est pas le cas dans le premier épisode de X-Men, notamment celui qui se déroule sur la statue de la Liberté). C’est dans ces moments-là que l’on se rencontre que Gavin Hood n’a pas la moindre expérience en ce qui concerne la direction d’un blockbuster.

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Sur le plan de l’interprétation, il est bon de noter la performance de Liev Schreiber en Victor Creed. L’acteur a su s’approprier son personnage, même si la ressemblance avec celui du premier X-Men n’est pas frappante ! Danny Huston, qui succède à Brian Cox dans le rôle de Stryker, ne se révèle pas à la hauteur, proposant une version « bureaucrate » trop loin du colonel fasciste si savoureux de X-Men 2. Le personnage de Silver Fox est quasi inexistant, ne servant qu’à donner son surnom à Wolverine. Lin Collins, en effet, se contente d’afficher sa belle plastique sans rien apporter de plus (estimons-nous heureux d’avoir échappé à Maggie Q !). Ryan Reynolds (qui incarne Wade Wilson) est trop peu présent, mais se montre convainquant les rares moments où on l’aperçoit. Quant à Hugh Jackman, trop accaparé par son statut de producteur sur le film, peut-être est-il passé à côté de son rôle ?

X-Men Origins : Wolverine
est un film bancal et mal écrit, qui remplit néanmoins correctement son contrat de divertissement. C’est le moins qu’on puisse attendre d’un tel film ! Espérons que le spin-off consacré à Magneto fera l’objet de plus de soin (dans l’écriture de son personnage, notamment), mais aux vues des ambitions essentiellement lucratives des producteurs, on est en droit d’en douter, hélas.

Michael Frasse-Mathon


X-Men Origins : Wolverine – Note pour ce film :

Sortie française le 29 avril 2009

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Aucun commentaire sur “X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood (2009)”

  1. Foxart dit :

    Tout à fait d’accord avec toi sur presque tous les points, notamment l’excellent Liev Schrieber qui est vraiment épatant dans ce film.
    Ce spin off est parfaitement plat et inutile…
    Par contre pas d’accord du tout… moi j’adore le Xmen 3 !!!

  2. Benoît Thevenin dit :

    Le texte est de Michael, un ami à moi qui s’est proposé d’écrire sur le film. perso, je ne l’ai pas vu, je n’ai donc pas d’avis. par contre, je déteste X-Men 3 et suis totalement d’accord avec ce que Michael dit dessus et la façon dont il le compare aux deux autres de Singer.

  3. Foxart dit :

    Oups j’avais pô vu que le texte n’était pas de toi !

  4. Alastor dit :

    Je comprends pas ce qu’on trouve de si mauvais à x-men 3, certes ça ne vallait pas les deux premiers mais ça concluer de manière honnête la saga. C’était juste trop rapide à mon gout mais le ton n’avait pas vraiment changé, l’esthétique de x-men non plus.

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