Parque Vía d’Enrique Rivero (2008)

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Beto, vit dans une maison vide qu’il entretient depuis trente ans dans l’attente qu’elle soit vendue. La solitude et l’isolement l’ont poussé au fil du temps à se replier sur lui-même.

Oeuvre minimaliste sur la trajectoire austère d’un personnage tragique, voilà un film qui prend son temps pour nous exposer la monotonie et la répétition des gestes de la vie quotidienne d’un homme réduit à vivre dans un immense espace vide. Et cela tombe sous une espèce de forme pré-attendue d’un certain cinéma du rien. Comme si c’était devenu un genre en soi. De très longues séquences fixes, contrebalancées par quelques séquences de troubles plus mouvementées et une langueur qui gangrène le film et le spectateur au fur et à mesure.

On retrouve également un schéma du cinéma mexicain contemporain similaire à Los Bastardos d’Amat Escalate ou encore Batalla en en el Cielo (un plan circulaire très ample semble d’ailleurs rendre hommage à Carlos Reygadas) où la société inégalitaire propice aux frustrations et au repli sur soi n’a qu’un seul et unique point de fuite : l’explosion de la violence. Même si dans ce film là, c’est un peu différent, le processus et la finalité sont les mêmes et le cinéaste est loin d’avoir le talent formel et la puissance plastique d’un Reygadas. Bref pas de surprises, pas d’émotions mais beaucoup d’ennui. Il reste le personnage principal (dont le film est une adaptation de la vie de l’acteur qui joue son propre rôle), tragiquement pathétique et finalement touchant.

Gregory Audermatte


Parque Vía – Note pour ce film :

Sortie française le 8 juillet 2009


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