10 000 (10 00 B.C) de Roland Emmerich (2008)

Certes on n’en veut pas à Roland Emmerich de faire parler ces magdaléniens (nos ancêtres entre -17 000 et -9 000 avant J.C) en anglais. En revanche, son sens du spectacle est toujours aussi affligeant et pour cela on est beaucoup moins enclins à une quelconque mansuétude.

Dès le premier quart d’heure, tout est plié. Lorsqu’ils partent chasser les Mammouths, nos valeureux guerriers réussissent par un cri de guerre, à faire fuir un troupeau entier (!). Ils ont faim, n’ont peur de rien et vont donc leur courir après (oui !), les rattraper (oui oui !). Lorsqu’un des mammouths est pris au piège d’un filet, les guerriers s’accrochent littéralement mais devront concéder quand même un « oh, il est trop fort ! ». Ce n’est pas tout. Lorsque le héros, plus courageux que tous les autres, se trouve en duel face au colossal animal, ce dernier s’empalera sur une lance (ce qui suffira à le tuer…) et, bien qu’il s’écrase sur notre héros, ce dernier ne ressentira pas grand chose, sinon l’extrême fierté d’avoir terrasser une créature mythique.

Alors évidemment, cette séquence est spectaculaire, les Mammouths en images de synthèses plutôt crédibles, mais Roland Emmerich démontre encore une fois son absence totale de finesse. Le reste du film sera du même niveau, avec une guerre entre deux tribus et une « princesse » à délivrer. Classique. La pirouette finale nous oblige à un happy end dès plus détestable et achève de nous faire penser que l’on est vraiment pris pour des boeufs.

Camilla Belle dans le rôle de la princesse porte bien son nom mais son jeu reste ici limité à 3 expressions (pour l’amour, la peur et l’incrédulité). Celle que le monde entier connaît pour être la Camilla de la pub Nespresso de Gondry avec George Clooney (oui c’est bien elle !) est pourtant un talent à suivre. Mais pour s’en convaincre, il faudra revoir le film qui l’a révélé, The Ballad de Jack & Rose et ne pas rester sur le détestable souvenir de ce 10 000 écervelé. Un film qu’on oubliera vite de toutes les façons…

Benoît Thevenin

10 000 *

Sortie française le 12 mars 2008

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