The Eye de Xavier Palud et David Moreau (2008)

Une jeune femme aveugle depuis sa plus jeune enfance bénéficie d’une transplantation de la cornée pour retrouver la vue. Elle vivaient avec quatre sens en éveil mais devra maintenant composer non pas avec cinq mais bien six sens. Voir avec les yeux d’une autre n’est pas sans risque. C’est même dangereux et elle va l’apprendre à ses dépends.

Pour un cinéphile, les yeux c’est sacré alors on n’y touche pas. S’il l’on était riche, limite s’il ne faudrait pas les assurer à la manière des jambes de certains footballeurs. Beaucoup de films sont une torture pour les yeux et d’ailleurs le film original des frères Pang était assez gratiné de ce point de vue (si l’on ose dire). Mais voila, l’opportunité d’aller à la rencontre de Jessica Alba ne se présente pas tous les jours alors nous n’avons finalement pas hésité longtemps à aller la voir sur scène présenter, à la fois son ventre arrondis mais aussi le nouveau bébé des réalisateurs de Ils.

Ils était une bonne surprise et demeure à ce jour une des rares tentatives réussie du cinéma de genre en France, pour ces dernières années. Xavier Palud et David Moreau créent la connexion entre les deux films dès la première seconde de The Eye, montrant des gamins jeter des pierres sur une cible. Mais au style plutôt brut de Ils s’oppose une manière de filmer plus classique, plus propre, plus froide aussi. Le duo de cinéastes choisis l’épure et ça marche plutôt bien. Pendant quelques minutes, on se dit que ca ne va pas être si mal mais… l’impression ne durera pas. Mettons la faute sur le dos du studio histoire d’épargner nos sympathiques cinéastes. Toujours est-il, sans trop savoir qui en a eu la mauvaise idée, que le scénario nous confronte à des ombres maléfiques dans le styles du Voldemort d’Harry Potter, plus  risibles que terrifiantes. Le principe horrifique du film est dès lors dès plus banal et succinct : des cris stridents, une apparition qui fait « bou » pendant que l’ingé son augmente le son au maximum. Il n’y a pas de surprise sinon cette agression sonore qui force à tressaillir les plus sensibles mais qui n’est qu’une manière pour le moins artificielle et peu inspirée de susciter la peur. On ne peut décemment pas mettre ça sur le compte de Palud et Moreau, bien plus imaginatif avec leur précédent film. Vous pourrez dire, c’était déjà comme-ça dans le film original. Ce n’est pas une raison suffisante en soi.

The Eye est donc un film plutôt bien mis en image, avec une Jessica Alba assez convaincante, mais qui pâti d’un scénario pour le moins fébrile et inconsistant, voir même carrément navrant dans sa conclusion. Jessica Alba, que l’on a déjà vu dans Paranoïd et Awake, n’a toujours pas trouvé le créneau conduisant à un vrai bon film fantastique. Dommage car elle est tellement belle que l’on adore la voir a l’écran mais… pour cela, on est obligé de subir des films plus indigestes les uns des autres. Cette version américaine de The Eye en fait donc partie, sans être non plus infâmant. Peut-être alors aurait-il fallu s’abstenir de produire ce remake. C’est certain mais ce n’est pas la première fois que l’on relève ce constat… Souhaitons donc à Palud et Moreau un projet plus conforme a leur savoir-faire.

Benoît Thevenin


The Eye – Note pour ce film :
Sortie française le 9 avril 2008


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