Il y a des films qui vous saisissent d’emblé à la gorge. Ici, deux jeunes femmes, peut-être deux sœurs, voire même une maman et sa fille, on ne sait pas encore. Elles se réfugient dans une cabine de toilettes, apeurées, probablement persécutées. L’une porte, au visage notamment, des marques de coups. Londres-Brighton est le trajet de leur fuite en avant.
L’histoire se révèle peu à peu selon un récit parfaitement fragmenté. Quelques flash-back nous permettent de découvrir assez rapidement les raisons de cette course contre la montre. Ici, nous allons veiller à ne pas trop révéler l’histoire, de ne pas vous priver du plaisir de découvrir par vous-mêmes les enchaînements de la narration.
Paul Andrew Williams, le réalisateur, nous entraîne dans les bas-fonds londoniens. L’aîné des deux personnages principaux est une prostituée qui fuit son mac. La jeune fille qui l’accompagne est une fugueuse qui, avant leur rencontre, faisait la manche dans la rue. Avant même que la vie ne leur joue de sales tours, ces deux filles sont donc déjà en marge de la société. Elles ne vont cesser de s’exclure davantage, subissant d’abord des évènements moralement inqualifiables et détonateurs ensuite d’une violence extrême qu’elles subissent en partie.
P.A Williams mène son film tambour battant, sans jamais ménager ses spectateurs et sans oublier quelques retournements de situations opportuns. On ne souffle pas, on se prend à haleter au rythme de la course des héroïnes. Le cinéaste ne relâche son emprise qu’a l’ultime fin d’un film glauque, violent, concis et, donc, brut de décoffrage.
Mention spéciale aux deux actrices principales, Lorraine Stanley et Georgia Groome, chacune débutante. Pour P.A Williams, il s’agit également de son premier long-métrage. Il fait une entrée fracassante et à coup sûr, nous l’attendons déjà avec impatience pour la suite…