Adaptation d’un court roman de l’écrivain italien Alessandro Baricco, Soie marque le retour huit ans après (le film a été réalisé en 2007), de François Girard. Il n’est pas étonnant de retrouver l’auteur du joli Violon Rouge (1999) derrière cette adaptation tant les films partagent quelques point communs, principalement celui d’un récit qui nous invite au voyage puisqu’il se déroule (ici) entre la France et le Japon. On devine que François Girard a voulu transposer sa sensibilité du Violon Rouge sur cette histoire, mais aussi qu’il a voulu la faire coïncider avec la délicatesse et la pudeur d’un certain cinéma japonais. Par là, François Girard veut surtout imposer un style aussi doux et fragile que la soie. L’impression est bien là, mais le film paraît bien trop désincarné, l’histoire trop plate et entendue pour nous passionner.
L’histoire est celle, au XIXe siècle, d’Hervé Joncour (Michael Pitt) un jeune homme qui va être amené à emprunter la longue route de la soie vers le Japon afin de ramener des oeufs sains, une maladie infectant les vers à soie de la région lyonnaise, là ou le récit prend racine. Hervé est jeune marié avec Hélène (Keira Knightley), une épouse qu’il délaisse pour parcourir le monde et importer les oeufs. François Girard fait totalement l’impasse sur l’aspect romanesque de cette histoire et les voyages qui se multiplient. Le cinéaste focalise son intérêt sur la relation qu’Hervé va entretenir avec la belle maîtresse du seigneur japonais (Kôji Hakusho, acteur fétiche de Kyoshi Kurosawa) qui l’accueille pour son commerce.
Les images sont belles mais glacées. François Girard affecte au-delà du raisonnable son histoire d’une douceur mélancolique qui ne prend qu’à moitié. L’échec tient au fait que les personnages ne sont pas suffisamment développés pour que l’on s’intéresse à eux, mais aussi parce que la narration est tellement stéréotypée qu’elle ne ménage aucune surprise. Le récit se déroule sur un rythme lancinant qui nous endors un peu. Là ou le film prend soudain un peu de corps, c’est avec le personnage de l’éleveur Baldabiou (Alfred Molina), qui insuffle un peu de passion à un film morne, tragiquement affecté et dont l’on devine l’inéluctable fatalité dès la première minute. Faisons l’impasse sur Keira Knightley, qui nous rappelle combien elle est – ailleurs que chez Joe Wright – une très mauvaise actrice.
Benoît Thevenin
Soie – Note pour ce film :
Cela est totalement faut !
Keira Knightley est vraiment une très bonne actrice … Apprendre à se cultiver !