Sin Nombre de Cary Fukunaga (2009)

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Sin Nombre débute très exactement là ou La Vida Loca – le documentaire de Christian Poveda – se termine. Un jeune garçon est par terre roué de coups portés par plusieurs hommes, pas bien vieux eux non plus. Une fois relevé, il sera considéré comme un membre à part entière du gang. Dans La Vida Loca, il est dit qu’après ce rite initiatique, il n’y a plus aucune possibilité d’une marche arrière. La vie de l’enfant est déjà fichue.

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Willy est son ainé de quelques années. Il le protège autant qu’il peut. Tous deux, comme l’ensemble des maras autour, sont sous l’emprise d’un chef de gang sanguinaire et impitoyable. Willy entretient en secret une relation avec une jolie fille du village, qui ne fait pas partie du gang. Par amour, celle-ci va se montrer imprudente… Le chef du gang la tue accidentellement alors qu’il tente de la violer…

Le film mêle deux problématiques, celle de la violence de ses gangs et celle des clandestins qui cherchent à fuir leur misère pour rallier les Etats-Unis, le rêve américain. Ce qui est fascinant, c’est la profonde maitrise du cinéaste, Cary Fukunaga, dont il s’agit du premier long-métrage. L’histoire se déroule presque mécaniquement, non pas que l’on en devine si facilement les ressorts, mais parce qu’elle va droit au but, sans chercher à tromper d’une quelconque manière le spectateur, en privilégiant au contraire une approche simple, linéaire mais malgré tout terriblement efficace.

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Le film se déroule telle une chasse à l’homme, dès lors que Willy s’est vengé de la mort de se petite amie. Cary Fukunaga ménage avec une profonde habileté moments haletants et séquences apaisées ou le spectateur peut reprendre son souffle en même temps que les personnages. Par là même, le ton romanesque du film trouve l’espace pour se déployer. Sin Nombre n’est pas un film froid, réaliste et sordide, il est au contraire chaleureux, vivant, et échappe à l’empreinte seulement violente et miséreuse du contexte par la quête d’un idéal qui soulage le métrage de son caractère fataliste.

Sin Nombre

Pourtant la logique du film est implacable et le cinéaste ne la sacrifiera jamais. Le final est ébouriffant, glaçant, mais nous y sommes préparés longtemps à l’avance, tout du long du film même. Cary Fukunaga affirme dès son premier film une prometteuse assurance. Sin Nombre est puissant, passionnant, pas un film-choc, mais une oeuvre qui marque indubitablement. Le cinéaste ne s’embarrasse en plus pas de chichis dans sa mise en scène. En cela, il se démarque de pas mal de films autour des gangs, La Cité de Dieu pour ne citer que celui-ci. Sin Nombre est déjà sur un autre registre, qui privilégie le romanesque au réalisme. L’impression n’en est pas moins saisissante et l’on a déjà hâte de découvrir vers quels horizons Cary Fukunaga va désormais se tourner…

Benoît Thevenin


Sin Nombre – Note pour ce film :

Sortie française le 21 octobre 2009

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Aucun commentaire sur “Sin Nombre de Cary Fukunaga (2009)”

  1. Virginie dit :

    Je l’ai vu en VO
    Excellent film, mélange de suspens, romanesque et fatalité.
    Malheureusement très réaliste, en montrant la vraie face de la Mala Salvatrucha. On ne peut qu’en rester bouche-bée face au destin tragique des personnages et face à l’empleur du phénomène des gangs, surtout sur les plus jeunes.

  2. STEPHANIIE dit :

    CEST TRISTE JE TROUVE ;( MAIS CEST BON QAND MEME

  3. Tania djazairia dit :

    trop helaaa le film ma parole jlé vu une quinzaine de fois deja jle conné par coeur mais toujours aussi bien il a la classs le film rien a dire

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