Le Rock’n’rolla est un cannibale des temps modernes. Il veut tout, le succès, le plaisir, l’argent, la grandeur, la perdition etc. Il ne se conçoit que dans l’excès et l’extrême. Rock’nRolla, le film, reste déjà dans la lignée thématique des autres films de Ritchie. Il est le cinéaste de l’escroquerie par excellence.
Rock’NRolla se construit selon un système pyramidal, avec au moins trois niveaux d’écrocs, lesquels luttent les uns contres les autres en ordre dispersé. Derrière chaque figure, il y en a un autre qui tire les ficelles. En clair, c’est un vaste bordel. Le bordel, il est à l’écran aussi, même si très contrôlé. Ritchie cherche ostensiblement à renouer avec ce qui a fait la force de son style. Il expérimente, tente de bouleverser les codes, d’insuffler une énergie par le seul montage. Et c’est la son seul but, dynamiser le récit en permanence.
Le film se veut donc barré, jubilatoire, et cherche de fait constamment le décalage. Guy Ritchie a retrouvé son sens de l’humour et certains dialogues sont assez cultes. Le décalage s’opère aussi dans la caractérisation des personnages. Il y a le gangster homo qui tente de séduire son boss, la racaille qui prend son pied devant Les Vestiges du jour d’Ivory, la jolie comptable qui organise en sous-main l’arnaque des arnaqueurs, ou encore les mafieux russes propremement indestructibles. La galerie n’est pas exhaustive.
Rock’NRolla, c’est du cinéma pop(corn) par excellence, débridé, décomplexé, totalement dénué de sens, mais complètement fou et explosif. Maintenant, Ritchie va s’attaquer à Sherlock Holmes. Sir Conan Doyle doit déjà se retourner dans sa tombe.
Benoît Thevenin
Rock’NRolla – Note pour ce film :