Guy Maddin est actuellement à l’honneur du Centre Pompidou, et l’un de ses derniers films en date, Winnipeg mon amour, sort demain dans quelques salles. Depuis un peu plus de vingt ans, le cinéaste canadien construit une oeuvre atypique, hanté toujours par les même obsessions, et dont le style est identifiable entre mille.
Guy Maddin alterne depuis ses débuts entre courts et longs-métrages. Certains sont disponibles sur les sites de partages de vidéos, soit l’occasion de vous les regrouper ici afin que vous (re)découvriez l’univers étrange et fantasmagorique de Guy Maddin…
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Sissy-Boy Slap-Party (1995)
Un groupe de jeune mâles dans la jungle, les corps à demi-nus évanouis les uns sur les autres. Le patriarche annonce qu’il s’en va chercher des préservatifs et avertit : « pas de baffes ». Sitôt le dos tourné, une claque part et c’est partit pour 3 minutes de frénésie baffantes. Les claquement produisent une drôle de symphonie qui se mêle au tam-tam du tambour. Atmosphère homo-érotique et masochiste, montage à la mitraillette… tout Maddin est là en concentré. Tout ou presque.
The Heart of the world (2000)
Une jeune femme annonce la fin du monde, le coeur de la terre est sur le point de s’arrêter de battre. Pour sauver le monde, elle doit se sacrifier, devenir elle-même le coeur de la Terre. Dans le même temps, deux frères, l’un acteur biblique, l’autre croque-mort, convoitent son amour…
The Heart of the world est a priori LE film qui révéla vraiment Guy Maddin. Il faut dire que, malgré sa très courte durée – 6 minutes à peine – The Heart of the world n’est rien de moins que son chef d’oeuvre. Maddin mêle diverses influences, du Metropolis de Lang aux films de George Mélies et l’on retrouve quelques unes de ses thématiques fétiches : les deux frères qui se disputent le coeur d’une femme, la thématique de la souffrance universelle, la communion orgiaque etc.
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Odin’s Shield Maiden (2007)
Trois femmes face à l’océan pleurent une noyade au son d’un violon torturé. Le film se voit comme une simple complainte, à la fois tragique et poétique. Ca ne raconte rien de plus, mais l’intérêt réside une fois encore dans le style singulier de Maddin, son mélange d’images ralenties et d’accélérations en gros plans. Les images se percutent en un véritable maelström d’images et de sons. Une des pleureuses est incarnée par Darcy Fehr, actrice fétiche de Guy Maddin (vue notamment dans Winnipeg mon amour).