Négociateur (The Negotiator) de F. Gary Gray (1998)

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Samuel L. Jackson et Kevin Spacey ont la cote à la fin des années 90. L’un surf sur le succès de Pulp Fiction (1994) et Au revoir à jamais (1996), le second voit sa carrière boostée après son Oscar du Second Rôle pour Usual Suspects, et sa prestation remarquée en toute fin de Seven (1995). Quand Négociateur sort en 97, il est au moins intriguant pour cette raison, parce qu’il met face à face deux acteurs que l’on apprécie particulièrement.

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Le réalisateur Félix Gary Gray nous embarque immédiatement dans l’action. Danny Roman (Samuel Jackson) est négociateur au sein d’une brigade anti-gang, chargé là de raisonner un père de famille en train de retenir sa propre fille en otage. Roman est le meilleur dans son domaine, il réussit à désamorcer cette situation à haute tension. Pendant l’opération, une rivalité nous apparaît déjà avec le commandant de la police (David Morse), fatigué par le bla-bla du négociateur et qui préfèrerait appliquer la manière forte au plus vite. Jackson ayant réussit son coup encore une fois, il recueille les louanges, il est traité en héros, et son rival est forcé de ravaler sa rancoeur.
Le coéquipier et meilleur ami de Roman révèle lui bientôt un système généralisé de corruption au sein de son service. Un piège est tendu, il est assassiné et Roman sera vite accusé…

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L’intrigue se met rapidement en place et d’une manière particulièrement bien balisée. On peut regarder sereinement l’histoire se dérouler, ce sera carré, propre. Les clés pour un bon petit film d’action nous sont données et l’on peut s’installer confortablement dans notre fauteuil, sans trop de crainte d’être déçus.

L’idée principale du film est plutôt sympathique, déjà connue mais, décliné à cette intrigante fonction de négociateur, elle fonctionne particulièrement bien. Accusé à tord, Roman va se retrouver de l’autre côté du miroir. Il prend quelques uns de ses collègues en otage, dont l’inspecteur de l’IGS qu’il soupçonne (J.T Walsh), déterminé à faire reconnaître la machination dont il est la victime. Le dispositif pour l’arrêter dans son coup de folie est mis en place mais Roman en connaît évidemment les moindres rouages. C’est là qu’il demande à négocier avec le lieutenant Chris Sabian (Kevin Spacey), parce qu’il sait qu’il est lui aussi brillant dans son travail, mais aussi et surtout parce que ce dernier à la réputation de ne jamais laisser une affaire se terminer dans un bain de sang.

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A partir de là, F. Gary Gray construit un thriller habile, entre tension propre à l’exercice de la prise d’otage, et cette paranoïa nourrie par le complot dont Roman est manifestement la victime. Les deux acteurs principaux étant particulièrement charismatiques et à la hauteur de leurs rôles, on se laisse happer par le rythme du film. Les ficelles ont beau l’air assez grossières, on passe véritablement un bon moment.

Le film est dédié à la mémoire de J.T Walsh, acteur habitué aux seconds rôles, principalement connu pour ses prestations dans Good Morning Vietnam (1987) et Red Rock West (1992). Inspecteur ripoux dans Négociateur, il a aussi incarné le violent routier de Breakdown.  J.T Walsh est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 54 ans au début de l’année 1998, quelques semaines après le tournage de Négociateur.

Quant à F. Gary Gray, il s’est imposé comme un des plus sympathique réalisateurs hollywoodiens. Négociateur est son troisième long-métrage. Il a notamment révélé Chris Tucker avec Friday (1995), et réalisé  le très bon polar féministe Le Prix à payer (en 1996, avec Queen Latifah). Depuis, il s’est surtout fait remarqué avec Braquage à l’italienne (2003). C’est aussi à lui que l’on doit le clip de Mrs Jackson pour Outkast.

Benoît Thevenin


Négociateur – Note pour ce film :
Sortie française le 4 novembre 1998

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