Joyeux Noël de Christian Carion (2005)

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Voici un film qui ne fera de mal à personne. Le genre d’histoire gentillette formatée pour plaire à un large public. Ca ne signifie pas pour autant que le film est insipide. Un peu dans le genre des Choristes, ce film par sa naïveté et ses bons sentiments ravira autant qu’il déplaira.

La guerre 14-18 inspire le cinéma ces derniers temps. Même si Un long dimanche de fiançailles et Les Âmes Grises sont d’abord des adaptations de romans à succès (l’un de Sébastien Japrisot, l’autre de Philippe Claudel), cela faisait longtemps (Capitaine Conan de Tavernier en 96) que cette période de l’histoire de France n’avait eu les honneurs des salles obscures.

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On est ici évidemment bien loin de Tavernier ou du Kubrick des  Sentiers de la gloire. Et cela s’explique. La première guerre mondiale est désormais lointaine et commence à se faire oublier. Le 11 novembre n’est plus célébré avec beaucoup de pudeur, ce qui est très significatif.

Joyeux Noël trouve sa place dans un autre contexte, celui de la construction européenne. C’est d’abord à ce concept que se rattache le film de Carion même si la volonté de rendre hommages aux poilus n’est sûrement pas qu’anecdotique.

Ainsi, Joyeux Noël fait la part belle à la solidarité, à l’amour, dresse l’étendard de la paix et confesse l’absurdité de la guerre. Il n’y a la rien d’original, on est d’accord, mais ce sont des idées qui ne font de mal à personne.

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Même si l’histoire contée est tirée de faits réels, Christian Carion décrit une réalité complexe avec le recul que les généraux et les soldats de l’époque n’avait pas. Il y a ainsi beaucoup de naïveté, de simplicité et de complaisance dans le propos du film. Le discours n’est pas pour autant moralisateur. La naïveté prend le dessus.

Le cours d’histoire ne semble pas la première motivation de Carion. Son film est d’abord là pour apporter un peu de douceur dans nos vies cahoteuses. Il ne nous apporte peut-être pas autant de soleil que ne le fait Diane Kruger dans ces tranchées mais ce qu’il offre réchauffe l’âme, pour peu que l’on accepte de se faire bercer.

Benoît Thevenin


Joyeux Noël – Note pour ce film :
Sortie française le 9 novembre 2005

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