Locataires (3-iron) de Kim Ki-Duk (2004)

Chacun des films de Kim Ki-duk est une merveille. Et Locataires ne fait pas exception. Un jeune homme dépose des prospectus aux portes de maison. Quand il repasse plus tard, il sait si les maisons sont occupées ou vide. Lorsqu’elles sont désertées, il rentre et fait son nid. Il se photographie devant les photos de familles, il se prélasse dans un bain, nettoie son linge, répare les objets défectueux qu’il trouve, range tout puis part sans laissé le soupçon de sa présence. Un jour, alors qu’il flâne, il ne remarque pas qu’une jeune femme est restée dans son appartement. Elle est une femme battue par son mari et qui se cache. De qui ? Peut-être d’elle-même. Le jeune homme fait comme s’il était chez lui. Elle l’observe, sans rien dire. Entre eux va bientôt se tisser une relation de silence.

Kim Ki-duk réinvente le film d’amour et trouve dans cette histoire l’occasion à une formidable recherche visuelle. Ainsi émane une pudeur, une poésie qui est aussi la marque de fabrique du cinéaste. Ce film est un peu l’écho à l’un de ses précédent chef d’œuvre Printemps été automne hiver et… Printemps. Deux histoires à la fois simples et profondes, magnifiée par le sens du cadre, la beauté des images. Kim Ki-duk parsème ses récits de symboles et ainsi, chaque détail a son importance. Peu à peu il nous transporte par delà les frontières du réel. L’imaginaire prend le dessus. Une nouvelle sensibilité se dégage et le spectateur se retrouve comme habité par le fantôme de ce film. Soudain, rien n’est normal sans que rien ne soit fondamentalement anormal. De la grâce, de la magie, un rêve. Splendide.

Benoît Thevenin


Locataires – Note pour ce film :

Sortie française le 7 septembre 2004


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