Terminator 2 : le Jugement dernier (Terminator 2: Judgment Day) de James Cameron (1991)

« Le futur n’est pas écrit, il n’y a pas de destin, seulement ce que nous faisons », telle est la phrase d’accroche de ce second épisode de la saga Terminator. D’emblée, le Jugement Dernier nous évoque quelque chose de biblique, de prophétique. C’est d’ailleurs tout le propos du film : peut-on empêcher le désastre de se produire, peut-on modifier le futur ? Tout au long de la narration, Sarah Connor (Linda Hamilton), son fils John (Edward Furlong) et le Terminator ne vont pas seulement fuir la menace du T-1000 (Robert Patrick), mais aussi tenter de changer le cours du destin en anéantissant Skynet, un programme de défense militaire mis au point par l’informaticien Miles Dyson (Joe Morton).

Au début du film, Sarah Connor, tenue pour folle depuis qu’elle a essayé de faire sauter une usine d’ordinateur, est retenue prisonnière dans un établissement de haute surveillance, duquel elle tente régulièrement de s’échapper. Pendant ce temps, deux Terminator se lancent sur les traces de son fils. La question est de savoir lequel des deux atteindra John le premier.

Tout comme son prédécesseur, Terminator 2 débute sur la guerre contre Skynet qui fait rage en 2029. Un des premiers plans est celui où l’on voit un crane humain écrasé par le pied d’un T-800 armé d’un canon laser. Ce qui était le clou du spectacle du premier opus, à savoir l’apparition de l’endosquelette de métal, n’est donc ici qu’une mise en bouche. S’ensuit un générique de toute beauté, où l’on découvre une aire de jeu pour enfants dévorée par les flammes, le tout accompagné par la puissante musique de Brad Fiedel. On sent déjà ici toute la dimension épique du film.

Comme dans le premier épisode, deux guerriers sont envoyés dans le temps, l’un pour protéger John, et l’autre pour le détruire. L’originalité de cet épisode réside dans le fait qu’il s’agit maintenant de deux machines, et que jusqu’à ce qu’elles se retrouvent confrontées l’une à l’autre, on ne sait pas laquelle est là pour le tuer. James Cameron a été malin, en confiant cette fois à Schwarzenegger le rôle non plus de l’exterminateur, mais celui du protecteur. Le Terminator ne se contentera d’ailleurs pas de veiller sur John, il apprendra à comprendre les être humains, leur fonctionnement, et surtout leur ressenti. « Je comprends maintenant pourquoi vous pleurez, mais c’est quelque chose que je ne pourrai jamais faire » dit-il avant de descendre dans la fonte pour s’autodétruire, après y avoir jeté l’autre Terminator.

Si le jeu de Schwarzenegger n’est pas très subtil, son personnage l’est, en revanche. Comme dans le précédent film, il possède son lot de répliques cultes comme « Hasta la vista, baby » ou « No problemo ». Linda Hamilton et le jeune Furlong ne sont pas en reste non plus ; la direction d’acteur est stupéfiante, particulièrement en ce qui concerne le jeune Furlong ! Quant à Robert Patrick, il est glacial dans le rôle du T-1000, et campe un méchant mémorable. Le fait qu’il prenne l’apparence d’un représentant de la loi au début du film ne fait qu’ajouter à la perversité de son personnage.

Ne mâchons pas nos mots, Terminator 2 : le Jugement Dernier est un monument qui ne vole pas sa réputation. Peu souvent il ne nous a été donné de voir un blockbuster aussi dense, aussi profond dans sa réflexion qu’impressionnant et abouti visuellement. James Cameron fait ici preuve d’une maitrise parfaite, autant sur le plan de la psychologie (Cameron prend le temps de développer ses personnages sans que jamais le rythme du film n’en souffre) que dans les scènes d’action, d’une fluidité exemplaire. Prenons pour exemple la scène de poursuite en moto qui clos le premier tiers du film. D’une lisibilité parfaite et d’une force inouïe, la mise en scène de James Cameron s’offre le luxe de marquer nos rétines durablement (la scène de cauchemar de Sarah où Los Angeles est balayée par un souffle de feu restera à jamais gravée dans nos mémoires). Les effets spéciaux sont aussi incroyablement réussis et novateurs pour l’époque. Le T-1000, machine entièrement conçue à base de métal liquide et capable de prendre la forme de quiconque la touche, est une prouesse technique pour l’époque – que le réalisateur avait déjà pu expérimenter sur son film précédent, Abyss, lors de la mémorable scène de la colonne d’eau.

Mais Terminator 2, c’est aussi et surtout, à l’instar d’Abyss, un puissant message d’humanité, de compassion et d’amour, comme en témoigne la dernière réplique du film « Si une machine, un Terminator, a pu comprendre la valeur d’une vie humaine, peut-être le pouvons-nous aussi ? »

Michaël Frasse-Mathon


Terminator 2 : le jugement dernier – Note pour ce film :
Sortie française le 16 octobre 1991

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Un commentaire sur “Terminator 2 : le Jugement dernier (Terminator 2: Judgment Day) de James Cameron (1991)”

  1. Francois dit :

    Très belle critique !
    C’est un de mes films cultes que j’adorais regarder en Laser disc à l’époque ! Un des premiers que j’ai vu avec le son 5.1, autant dire que ça te collait dans le fauteuil :)
    Je n’avais pas autant de recul que toi pour l’analyse du film mais je partage bien ton avis : blockbuster avec un bon fond, répliques cultes (t’as oublié de dire s’il te plaît !), scènes d’action (moto)…
    Et puis à l’époque on pouvait facilement se retrouver dans le personnage de Furlong, ça aide à accrocher.
    Aller je retourne bricoler mon deux roues en écoutant un public ennemy :p

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