Les Poupées Russes de Cédric Klapisch

Cédric Klapisch est un cinéaste populaire, souvent dans l’air du temps et qui séduit bien plus facilement le public que la critique. Pourtant, on ne peut pas nier plus longtemps l’extrême délicatesse de son regard. Klapisch est d’abord un cinéaste, un cinéaste qui à des idées, souvent bonnes, et un style bien a lui. Un jour, probablement, on entendra parler de Klapisch comme d’un vrai auteur.

Deux mains qui s’effleurent puis se mêlent, des regards qui se cherchent. Ces douze secondes sont le symbole d’un film et du travail d’un artiste dont la sensibilité et la douceur n’est plus à prouver. Ce plan est simple, beau et magique. Il y a aussi cette idée presque lumineuse de la rue aux dimensions parfaites, cette jupe qui danse au rythme de la démarche ensorcelante d’une jeune femme pas moins sublime.

Déjà dans Peut-être, il y avait ce plan caressant la courbe des hanches de Géraldine Pailhas auquel succédait en fondu enchaîné la dune d’un désert. On peut aussi citer les quelques minutes d’apparitions de Diane Kruger dans Ni pour, ni contre bien au contraire. Les plus belles du film…

Il y a comme une étincelle dans le regard de Klapisch. Peut-être son écho est le regard mouillé de Kelly Reilly. La séduction est instantanée.

Ajoutons à cela les petites fantaisies qui rendent chacun des films de Klapisch charmant et attachant. Les poupées russes aussi en sont remplies.

Le film n’est pas profond, non, mais juste et sincère. Chacun se retrouve sûrement dans les petits dilemmes de tous ces personnages. Klapisch est dans l’air du temps. Il capte à merveille les préoccupations de jeunes générations et c’est en cela qu’il touche juste. Ces films ne sont pas la vie mais la respire et chauffe nos cœurs, nous galvanise même peut-être. Si Le péril jeune et Chacun cherche son chat sont aussi culte c’est bien parce qu’il tape dans le mile, avec un détachement, une douceur teintée de folie qui fait que presque tout le monde se met à imaginer ou rêver la vie tel qu’elle est dans ces films.

Klapisch aura de toutes les façons dressés un portrait amoureux et doré de ces jeunes années mais, surtout, au-delà de ça, il est un cinéaste audacieux, talentueux, riche et incontournable.

En attendant, allez voir ces Poupées russes, c’est léger comme un rayon de soleil et ça réchauffe l’âme.

B.T


Les Poupées russes – Note pour ce film :

Sortie française le 15 juin 2005

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